3. SOMMAIRE
1 - Qu’est-ce que le Peering 6
2 - Le marché du Peering en France 9
2-1 L’infrastructure actuelle : les divers points 10
d’échange et leur évolution récente
a- Un contexte français spécifique
b- Le modèle innovant de France IX
2-2 Les différents types de peers et leurs 11
besoins actuels
a- Les possibilités offertes
2-3 La problématique actuelle 12
3 - Les pistes de croissance du Peering 15
3-1 En France 15
3-2 A l’étranger 17
4 - Perspectives d’évolution 19
4. PRÉFACE
Après s’être cherché pendant une dizaine d’années, le peering en France atteint
la maturité et se fédère autour d’un acteur, France IX. Sous forme d’association loi
1901 et d’une société par actions simplifiée en charge des opérations, cet acteur se
développe rapidement à la fois en France et à l’international via des partenaires en
s’appuyant sur une plate-forme mutualisée et sécurisée de haut niveau technique
pour répondre aux nouveaux besoins des acteurs de l’Internet.
Proposant de nombreux services pour faire face à une demande toujours accrue,
France IX combine les partenariats en France avec d’autres points d’échanges
comme à Lyon avec le Lyonix et à Paris avec le SFINX ou opère lui-même une
plate-forme sur les points stratégiques comme à Marseille. Située à l’arrivée de
nombreux liens intercontinentaux de câbles sous-marins, la cité phocéenne va
devenir à la fois une vitrine des technologies de France IX et un tremplin vers
des marchés en développement comme l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Inde.
Ayant atteint une masse critique aujourd’hui, France IX va proposer de
nouveaux services innovants ainsi que s’ouvrir à de nouveaux publics comme
les entreprises qui se développent dans le Cloud et gérer la croissance des
nouveaux usages des particuliers.
5.
6. Le livre blanc du peering en France
1 - QU’EST-CE QUE LE
PEERING ?
Il est possible de définir le Peering comme un service de connexion à une plate-
forme mutualisée et redondante pour échanger du trafic de manière publique ou
privée entre plusieurs membres connectés, appelés «peers» ou entre un peer et les
serveurs de routes (serveurs où l’utilisateur annonce ses routes et collecte celles des
autres partenaires). Ce service est accessible à tous les intervenants possédant un
numéro d’AS (Autonomous System) délivré par les registres d’adresse IP de leur zone
géographique.
Ce numéro d’AS donne accès à une plage d’adresses IPV4 et IPV6. Tout appareil informatique
connecté à Internet se voit attribuer une adresse IP. Historiquement, cet adressage se faisait
en IPV4. Devant la pénurie d’adresses en IPV4, due à l’explosion des terminaux connectés,
un deuxième système d’adressage, considéré comme quasi-illimité, a vu le jour et se déploie
actuellement, IPV6.
Une politique de peering est un code de conduite en précisant les conditions à respecter
pour les utilisateurs du trafic du peer. Dans une politique ouverte, l’utilisateur échange des
routes avec les autres membres connectés sur le point d’échange.
Dans une politique sélective, certaines conditions sont imposées (minimum de trafic
échangé, localisation du trafic…). Dans une politique fermée, les routes restent privées car
elles ne s’échangent qu’en lien privé.
Concrètement, le service délivré s’appuie sur un point d’échange composé d’équipements
de réseaux connectés les uns aux autres par de la fibre optique. L’infrastructure est mise
en place dans un ou plusieurs centres d’hébergement où sont installés les équipements
et les propres infrastructures des utilisateurs du point d’échange.
Redondance
Pour garantir une haute disponibilité de service, l’infrastructure mise en place est
doublée pour que le trafic échangé arrive bien du point A au point B, et ce dans tous
les cas de figure. Cela se traduit par la mise en place de deux liens reliant les mêmes
sites ou une configuration du trafic pour le faire passer par un point C tiers.
1
7. Le livre blanc du peering en France
Mutualisation
L’infrastructure mise en place est aussi partagée. Au lieu de s’interconnecter par fibre optique
ou cuivre de manière privée entre eux, les opérateurs utilisent les équipements mutualisés.
Cela sous-entend que ces équipements ne leur appartiennent pas et ont pour vocation d’être
utilisés par plusieurs opérateurs.
Le principal avantage de cette formule est de réduire considérablement les coûts du fait que
les échanges ne se font que sur une seule et même plate-forme et que cette plate-forme
n’est ni financée ni administrée par eux. Les coûts sur ces plates-formes mutualisées sont
largement en dessous de ceux induits par la mise en place d’une infrastructure propre à
chaque opérateur.
2
8. Le livre blanc du peering en France
INTERVIEW
DE BRUNO SPIQUEL,
ADMINISTRATEUR RÉSEAU
ABSOLIGHT
absolight
Dans quel cadre êtes-vous membre de France IX fédère de plus en plus d’acteurs en région
France IX? et à l’international. Que peut vous apporter ce
développement dans le futur?
Comme beaucoup, au titre de notre activité
d’opérateur IP pour la partie technique
Un trajet au plus court vers ces opérateurs, bien
et au titre de notre implication dans le
entendu :)
développement du réseau côté social.
La neutralité de France IX, est-ce un point important
Quels sont les éléments qui vous ont pour vous?
convaincu de rejoindre ce point de
C’est capital. Je préfère que le point d’échange
peering?
soit neutre. Nous avons vu ce que cela a donné
avec les points d’échange privés auparavant.
Depuis le début de notre activité d’opérateur
IP, nous entendons avoir un réseau qui soit Celui qui serait le plus proche de France IX dans
le plus redondant possible. France IX était le domaine est le SFINX mais cela reste un point
donc incontournable. spécifique tout de même.
De plus, il n’est pas toujours facile de partager un
point d’échange avec ses concurrents.
Quels sont les services de France IX que
vous utilisez?
Comment entre France IX dans votre analyse de
Le peering public, les RS* et un VLAN** privé coût ou dans votre équation économique de
avec un autre membre du point d’échange. fournisseur de service?
Sont-ils analogues à ceux que vous utilisez Nous ne payons pas (encore) de récurrent au France
sur d’autres points de peering? IX. Notre gestion des coûts est loin d’être classique,
le seul souci de l’entreprise étant de garder des
Oui
coûts cohérents avec les prix de vente, l’amplitude
des dits coûts n’a qu’une importance secondaire.
Quels sont les services que vous souhaitez
dans le futur?
Du transport L2 vers les capitales * Routes Serveurs : serveurs de routes en français.
européennes et plus de points en Province ** VLAN (Virtual Local Area Network) : Réseau local virtuel.
pour pouvoir toucher plus de gens.
3
9. Le livre blanc du peering en France
2 - LE MARCHÉ DU PEERING
EN FRANCE
Sur un marché mature, les besoins se différencient selon les activités des
utilisateurs des points d’échange avec des demandes en hausse constante du fait
de l’omniprésence d’Internet dans l’activité des entreprises. Le peering en France
s’est construit de manière assez récente et sur un historique assez original.
CDN
FAI / Opérateur Cloud
E-Commmerce
Jeux en ligne
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10. Le livre blanc du peering en France
2-1 L’infrastructure actuelle : les divers points d’échange
et leur évolution actuelle
En une quinzaine d’années, âge du peering en France avec la plate-forme SFINX créée
en 1995 et gérée par le réseau RENATER, la situation a beaucoup évolué et Internet est
devenu omniprésent dans l’entreprise et notre vie quotidienne. Durant cette période, le
marché a donc gagné en maturité. Pendant longtemps la principale préoccupation du
marché a été d’avoir le Mbit/s de transfert le moins cher possible.
Le début des années 2000 avait même vu l’apparition de brokers spécialisés pour fournir
des liaisons à prix cassé entre certaines villes de France ou sur des liaisons spécialisées.
Les nouveaux usages de consommation de l’informatique demandent cependant d’aller
plus loin aujourd’hui. S’il est nécessaire pour l’équation économique d’avoir des prix
raisonnables sur les points d’échange, il est nécessaire d’avoir une qualité de service
irréprochable. Jeux en ligne, vidéo streaming, application en mode SaaS, Cloud Computing,
explosion du trafic des données sur les réseaux mobiles sont autant d’usages qui éclairent
ces besoins. Ces derniers sont d’ailleurs en forte progression.
La qualité de service devient d’ailleurs un véritable différenciateur sur le marché pour
pouvoir se démarquer sur le marché concurrentiel des services Web.
A - Un contexte français spécifique
Le contexte actuel du marché français du peering dépend pour beaucoup de l’histoire du
peering en France. Les premiers pas du peering en France commencent avec la création
du SFINX un point d’échange créé par le GIP RENATER qui opère un réseau spécialisé et
dédié aux universités et centres de recherche en métropole et dans les territoires d’Outre-
mer depuis 1992. Ce réseau a évolué depuis et en est à sa cinquième génération. La
création de ce point d’échange a donné des idées à plusieurs acteurs du marché pensant
pouvoir monétiser le peering ou, tout du moins d’économiser les coûts sur les routes
Internet.
Le premier sur les rangs a été France Télécom avec son point d’échange dénommé Parix.
D’autres acteurs ayant fait l’investissement ont voulu changer le modèle en mutualisant
leur investissement existant sur le peering et en offrant la possibilité d’utiliser le point
d’échange gratuitement. Free, avec son point FreeIX a ouvert le bal suivi de Bouygues
Telecom, qui après avoir fait l’acquisition de la partie réseau de Club Internet, a établi son
point de peering, le PaNAP.
Equinix, un acteur important de l’hébergement et de centres de données américains s’est
aussi essayé au modèle avec son point de peering privé. Il est aujourd’hui difficile de savoir si
cette offre connaît le succès escompté (aucune information disponible sur le trafic échangé).
Complexe, le modèle économique n’a pas convaincu. Free a abandonné son point de
peering au profit d’une politique de peering privé et Bouygues Télécom a choisi de fusionner
fin Mars 2010 son point PaNAP avec France IX. Ces différentes expériences ont démontré
que seul un nouveau business model pouvait fonctionner sur notre territoire.
5
11. Le livre blanc du peering en France
B - Le modèle innovant de France IX
Le constat était simple à établir. Le modèle propriétaire ne fonctionnait pas et n’était pas
capable de réunir les autres acteurs du secteur. Les investissements pour faire évoluer les
points de peering rendaient difficile leur viabilité économique.
France IX a donc proposé un modèle s’appuyant sur la neutralité du point de peering
avec un modèle économique payant qui permet de répondre aux dépenses pour assurer
la mise à jour technique des points de peering. France IX se présente sous forme d’une
association loi 1901 dont les membres sont les clients d’une société commerciale qui
gère les contrats et les opérations du point de peering. Etant à la fois membres décidant
de la politique de France IX et clients, les membres investissent donc pour leurs propres
intérêts et se trouvent dans une relation autre que celle entre un fournisseur et un client.
2-2 Les différents types de peers et leurs besoins actuels
Les membres du point d’échange, les peers, délivrent plusieurs types de services et les
demandes auprès des points de peering sont différentes. Selon les cas, ils peuvent choisir
des politiques de peering différentes. Les exemples suivants démontrent la variété des
demandes et les possibilités offertes par le peering. Sans point de peering comme France
IX, les différents acteurs du marché de l’Internet peuvent compenser par des peerings
privés. La solution nécessite néanmoins de multiplier les interconnexions physiques
directes avec les autres partenaires. Ils peuvent aussi fonder leur accès Internet sur
l’achat exclusif de transit IP.
Si cette solution est plus intéressante financièrement, elle ne garantit pas la qualité de
service réelle qui varie d’un opérateur de transit à l’autre. Par ailleurs l’utilisateur renonce
à la maîtrise de sa politique de routage et ne peut donc l’optimiser. Si cela peut convenir
à certains usages à faible valeur ajoutée, d’autres applications nécessitent une maîtrise
importante de la politique de routage, des temps de réponse courts et aucune perte de
paquets IP.
A - Les possibilités offertes
Selon leurs activités, les peers vont pouvoir recourir à des services différents auprès
de France IX. Globalement tous les membres profitent d’une connexion à une plate-
forme mutualisée donc d’une réduction des coûts liés à la gestion et à l’installation des
équipements tout en pouvant échanger rapidement des trafics importants.
Comme toute plate-forme mutualisée, plus il y a de personnes présentes dessus et plus
les gains sont importants car les frais sont partagés entre les différents utilisateurs. Les
utilisateurs ont aussi la certitude d’être sur une plate-forme techniquement fiable et sécurisée
avec un niveau de qualité de service élevé et à jour techniquement.
6
12. Le livre blanc du peering en France
Ainsi un opérateur trouvera la possibilité de vendre de la capacité via le service de VLAN
(Virtual Local Area Network) privé ou d’utiliser le service d’accord de revente pour connecter
des utilisateurs sur le point d’échange avec la possibilité de mutualiser un port 10 Gbit/s
en le découpant en plusieurs connexions distinctes pour ses clients. Les fournisseurs de
transit IP auront les mêmes points d’intérêts.
Un fournisseur de service Internet aura l’intérêt de proposer un maximum de routes à ses
utilisateurs via les accords de peering ou le service de serveurs de routes et pourra acheter
du transit partiel ou total aux opérateurs présents sur le point de Peering.
De la même manière, un hébergeur pourra utiliser le point de peering pour rendre le contenu
hébergé accessible à un maximum de membres. Il pourra de plus choisir les connexions
aux peers qu’il recherche (FAI, opérateurs).
Un fournisseur de service de jeux en ligne bénéficiera des temps de réponse courts du
point d’échange par les interconnexions des membres sur une plate-forme unique.
L’utilisation de la plate-forme l’autorisera de plus à accéder à un maximum de peers
s’ils sont disponibles.
Un CDN (Content Delivery Network) aura des intérêts proches de ceux d’un hébergeur. En
général, ces fournisseurs de contenus pratiquent des politiques de peering ouvertes pour
capter le plus de particuliers via les FAI (Fournisseurs d’Accès Internet) et le plus d’entreprises
possibles via les opérateurs qui viennent accéder à des sites Internet.
2-3 La problématique actuelle
Fort de plus de 140 membres, France IX est devenu un acteur incontournable du peering
en France. Cependant, le poids du trafic utilisant France IX est encore en deçà de ses
homologues européens. Amsterdam, Londres et Francfort trustent actuellement le gros du
trafic. Ceux-ci connaissent des trafics de l’ordre d’un Terabit/s alors que celui de France IX
s’étalonne aux alentours de 100 Gbit/s. Plus précisément, le trafic consolidé sur le point de
Francfort est de 1,8 Tbit/s. Viennent ensuite Amsterdam (1,4 Tbit/s) et Londres (1 Tbit/s). Le
point d’échange de Moscou est aussi loin devant celui de Paris avec 700 Gbit/s.
Du fait du développement d’Internet avec de nombreux usages nouveaux comme les
services en ligne applicatifs (SaaS ou Software as a Service), les réseaux sociaux (Facebook,
Linkedin, Viadeo …), le développement du Cloud (informatique distribuée sur le nuage
Internet), cette différence de trafic est une anomalie.
France IX a pour mission de consolider et d’élever Paris au rang de place de peering
international en développant une offre de services répondant à des besoins variés et actuels
du marché et en réunissant des opérateurs et des fournisseurs de contenus et de services
internet français mais aussi étrangers. Pour y parvenir France IX développe une stratégie
sur plusieurs axes pour fédérer encore plus d’acteurs de l’Internet français et étrangers et
faire revenir le trafic sur le territoire français, et ce avec une équation économique la plus
basse possible pour permettre aux partenaires d’optimiser leurs coûts globaux.
7
13. Le livre blanc du peering en France
INTERVIEW
DE CHRISTIAN KAUFMANN,
DIRECTEUR ARCHITECTURE
RÉSEAU SÉNIOR AKAMAI
Dans quel contexte utilisez-vous France IX ?
Nous utilisions deux points d’échange à Paris, FreeIX et PANAP. Partout
ailleurs il n’y a qu’un gros point d’échange et non une fragmentation
comme à Paris. Quand nous avons entendu parler d’un projet associatif
à Paris similaire à ce que nous connaissons à Francfort, nous avons
offert notre aide. Nous avons rejoint le projet il y a 18 mois.
Quels types de services attendez-vous de France IX ?
Cela dépend de quel point d’échange vous voulez ! Un véritable service
est le peering public avec des SLAs. Cela n’existait pas vraiment jusqu’à
présent. Et nous voulons faire plus que du simple peering avec des
services de VPN mobile. Nous pensons que tous les services doivent
être intégrés.
Quels sont les services que vous utilisez chez France IX ?
Nous avons besoin de services de peering pour accéder à de nombreux
points et nous devons en joindre des centaines. Nous voulons aider à
développe le nombre de membres pour en avoir 200 ou 300 à Paris.
Sinon nous utilisons les mêmes services qu’à Amsterdam sur l’AMS-
IX: niveau de qualité, sous-réseaux pour du peering privé. La colocation
rend ses services plus simples à utiliser.
Quels sont les services que vous voudriez voir dans le futur ?
En fait nous sommes satisfaits par les services existants. Les étendre est
pour nous plus important que d’en avoir de nouveaux, comme d’avoir
plus de peers ou de sites de centres de données à Paris.
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14. Le livre blanc du peering en France
France IX développe ses services en région et à l’international.
Quelles sont les opportunités que cela vous offre ?
Nous aimons beaucoup l’idée du développement sur Marseille et de
l’accès à des plates-formes indépendantes comme à Lyon. Peut-être
pourrions-nous les connecter avec Paris. Il me semble plus important
d’avoir un bon programme de revente et de revendeurs. C’est aussi une
manière de croître et d’augmenter le nombre de peers.
Nous ne pensons pas que nous ayons besoins de nouveaux services.
Comme je l’ai déjà dit les services existants sont bons et ne sont pas
fantaisistes. Marseille est un bon point de départ avec ses connexions
avec l’Inde et le Moyen-Orient. Nous devons aller là-bas et leur dire de
se connecter. Si le contexte est bon, cette tâche sera certainement la
plus difficile.
La neutralité est-elle un point important pour vous ?
Nous croyons beaucoup en ce point. Nous avons eu l’expérience de
FreeIX et qui a arrêté le support.
En fait les points propriétaires font du peering une arme pour conserver
le pouvoir sur le marché. Ils oublient que la confiance est la meilleure
part du peering.
Comment prenez-vous en compte France IX dans votre analyse de
coût ?
France IX est plutôt bien armé en termes de prix et se situe dans la
moyenne du marché. D’ailleurs les coûts sont calculés de la même
manière que dans les autres points d’échanges en Europe.
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15. Le livre blanc du peering en France
3 - LES PISTES DE
CROISSANCE DU PEERING
En rapport avec les besoins, la croissance de France IX est rapide. La première
étape a consisté à consolider et à renouveler le point d’échange sur Paris. Celui-
ci a désormais atteint une masse critique et les débits sont en hausse constante
avec le retour de très gros fournisseurs de contenus comme Google et Microsoft
qui ne faisaient jusqu’à présent que du peering privé.
La stratégie globale de France IX se résume en trois mots : évolutivité, proximité
et économie.
Du fait de son modèle économique particulier, France IX a pu rapidement mettre en œuvre
une infrastructure répondant aux besoins de ses membres, même pour les plus exigeants
en termes de qualité de service ou de débit. La plate-forme a été conçue pour facilement
évoluer vers des débits et des demandes très forts. Les châssis ont ainsi des Terabit/s de
capacité de commutation.
Le modèle de prix de France IX a permis de financer la plate-forme. Ceux-ci sont clairs et
affichés. Tous les membres paient la même chose selon le type de port et de service mis en
place. Ce modèle permet d’assurer la mise à jour technique de la plate-forme et assure la
pérennité de France IX et de la SAS (société par actions simplifiée) en charge des opérations.
Les prix sont établis sur la base des meilleurs prix pratiqués chez les fournisseurs de transit IP.
Ils sont aussi comparables à ceux pratiqués dans les autres points d’échanges européens.
Ces points d’échanges européens sont d’ailleurs construits sur le même modèle économique
que France IX. Le développement de l’empreinte nationale de France IX, bien au-delà de
la région parisienne, va permettre d’importantes économies sur les interconnexions en fibre
optique. Ce maillage en province, et la proximité qu’il apporte, font du développement en
région une priorité.
3-1 En France
Le développement sur le territoire national est un point clé du développement de France
IX. En respect de sa mission de fédération des acteurs français, France IX privilégie les
partenariats lorsque cela est possible avec des points d’échange existants. Cela était le cas
avec SFINX opéré par Renater. Lorsqu’une initiative locale fonctionne bien par elle-même,
France IX propose un partenariat. C’est le cas avec ceux signés avec les points d’échanges
de Lyon (LyonIX) et de Paris (SFINX).
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16. Le livre blanc du peering en France
Dans ce cadre, Marseille tient un rôle un peu à part. Du fait de sa localisation géographique,
la ville tient dans le développement de France IX, un double rôle et prend une place
stratégique. Comme les autres sites régionaux, Marseille contribue au maillage du territoire
et, avec l’installation d’un point d’échange dans un datacenter de SFR dans cette ville, crée
un lien direct avec la plate-forme parisienne apportant ainsi aux acteurs locaux mais aussi
nationaux une simplification de leurs échanges.
Le caractère stratégique de Marseille est renforcé par l’arrivée de plusieurs câbles sous-
marins de communication desservant des zones en très forte expansion comme l’Afrique
et le Moyen-Orient. La plate-forme phocéenne devient donc un élément clé pour le
développement international de France IX. Le centre va devenir à la fois un tremplin et une
vitrine des services de France IX à l’extérieur.
11
17. Le livre blanc du peering en France
3-2 A l’étranger
Avec l’arrivée d’importants câbles sous-marins de communication dans la cité phocéenne,
celle-ci devient une alternative aux routes traditionnelles pour les communications Internet
en provenance d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient mais aussi d’Inde.
Pour les acteurs présents sur ces zones géographiques, les liens restent encore chers
et Marseille représente un chemin plus court pour transmettre leur contenu.
Marseille a donc l’opportunité de se présenter comme un facilitateur pour ces zones en
renforçant les infrastructures disponibles et d’avoir un effet moteur sur les usages dans ces
différentes parties du monde.
Comme sur le territoire national, France IX joue aussi sur la proximité avec des partenariats
avec des points d’échanges européens proches. Des interconnexions existent avec LU-
CIX, le point d’échange luxembourgeois, mais sont aussi en pourparlers avec d’autres
points d’échange européens transfrontaliers. Si le trafic apporté aujourd’hui est minime, la
possibilité de se greffer sur les trafics en provenance de Marseille ou des autres points de
peering en région va renforcer l’attractivité de France IX auprès des utilisateurs de ces pays.
France IX est présent dans les instances européennes du secteur comme l’association
Euro-IX qui travaillent sur les axes communs des différents opérateurs de point d’échange
par des groupes de travail sur les meilleures pratiques, les nouveaux services ou le
monitoring des points de peering.
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18. Le livre blanc du peering en France
INTERVIEW
DE DAVID BORDAS,
RESPONSABLE TECHNIQUE DE
JEUXVIDEO.COM
Dans quel cadre êtes-vous membre de France France IX fédère de plus en plus d’acteurs
IX? en région et à l’international. Que peut vous
apporter ce développement dans le futur?
Nous sommes un magazine de jeux video sur
internet. Nous sommes donc un fournisseur de Plus de peers potentiels ! En tant que fournisseur
contenu. de contenu, il est important d’avoir des routes
courtes et propres avec les AS avec lesquels
nous échangeons du contenu.
Quels sont les éléments qui vous ont convaincu
de rejoindre ce point de peering? Par conséquent, nous sommes toujours
heureux de voir que des nouveaux membres
La migration du PaNAP vers France IX et l’aspect
rejoignent France IX. En effet, cela constitue des
humain que nous entretenons avec certaines
nouveaux peers potentiels pour notre réseau.
personnes fondatrices du point d’échange.
La neutralité de France IX est-il un point
important pour vous?
Quels sont les services de France IX que vous
utilisez? Important mais pas primordial. La neutralité
de France IX est en effet un point important
Un port 10 Gbit/s (limité coté facturation à 2 quant à la pérennité d’un IX. Cela permet aussi
Gbit/s pour le moment). Cette facturation flexible de s’assurer que les choses sont claires et
du port 10 Gbit/s était un point très important transparentes quant au développement de ce
pour nous. Nous utilisons aussi les RS. point d’échange.
Sont-ils analogues à ceux que vous utilisez sur
d’autres points de peering? Comment entre France IX dans votre analyse
de coût ou dans votre équation économique
Nous ne sommes que sur France IX et Equinix- de fournisseur de contenu?
IX. Mais oui les services que nous utilisons sont
équivalents de chaque côté. Nous vivons de la publicité. Il est donc important
de garder une structure de coûts assez faible.
Avoir des routes «courtes» et des sessions
Quels sont les services que vous souhaitez avec des membres est une très bonne chose.
dans le futur? Maintenant, si mon coût de peering dépasse de
façon trop importante le coût d’un transitaire,
Plus de membres. :) l’équation économique ne sera plus tenable
(même si techniquement un peer est toujours
mieux qu’un transitaire).
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19. Le livre blanc du peering en France
4 - PERSPECTIVES
D’ÉVOLUTION
Après les étapes de consolidation de la plate-forme parisienne et de l’ouverture
du point de Marseille, France IX a toutes les armes en main pour se développer
rapidement à l’international sur des zones connaissant des croissances sur les trafics
Internet à 3 chiffres !
Il s’agit cependant que le trafic provenant de ces zones ne soit pas seulement
de passage vers d’autres points d’échange. La priorité sera donc de rapidement
développer des services spécifiques et innovants pour répondre aux besoins
particuliers des acteurs de ces zones.
La perpétuation des échanges avec les autres points de peering internationaux devrait
davantage mettre en avant France IX et lui permettre de drainer de nouveaux flux comme
l’a montré le retour de gros fournisseurs de contenu dans les derniers mois.
En France, le maillage et la généralisation des partenariats avec les points d’échange en
région devraient permettre aux petits opérateurs de province de desserrer l’étau actuel et
de développer le nombre de membres de l’association.
De nouveaux publics sont aussi de futurs membres potentiels. Les entreprises et les
fournisseurs de Cloud peuvent avoir des demandes d’interconnexion directes ou de services
VPN à travers leurs offreurs de service IP ou leur opérateur. Là encore le développement
de nouveaux services en s’appuyant sur les possibilités d’évolution de la plate-forme sera
important pour le développement futur de l’association.
France IX va par ailleurs continuer à développer une présence marketing active notamment
dans les événements de la profession comme les différents NOG.
Ces différents éléments doivent permettre de faire revenir du trafic sur le territoire français.
Là où il était auparavant.
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20. Le livre blanc du peering en France
INTERVIEW
DE FRANCK SIMON,
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE
FRANCE IX
Comment qualifieriez-vous actuellement le marché ?
La neutralité est un des principes fondateurs de FranceIX, les besoins
sont en forte hausse mais ils deviennent aussi plus raisonnables. Pendant
longtemps la priorité a été d’obtenir le prix au Mbit/s le moins cher
possible sans s’intéresser à la qualité de service. Aujourd’hui il va falloir
revenir sur ces points et la concurrence va demander non seulement de
maîtriser les coûts mais aussi de se différencier par les services.
Dans ce contexte, le terrain est toujours difficile. Nous devons démontrer
que notre valeur ajoutée va au-delà de l’optimisation du coût au Mbit avec
la maîtrise des politiques de routes et le choix large des interconnexions
sur une plate-forme de qualité qui permet de répondre aux besoins les
plus intéractifs /temps réel comme les vidéos en ligne. Seuls des points
d’échanges comme le nôtre peuvent garantir cela.
De nouveaux usages comme le Cloud apparaissent. Comment France
IX y participe ? Est-ce une piste de développement futur ?
On est au début de ce phénomène avec l’apparition de gestionnaires
de Cloud. Le Cloud tend à se démocratiser tant pour des usages
professionnels que personnels: stockage et sauvegarde de données,
issues de postes de travail, de serveurs virtualisés, de consoles de jeux
etc... Pour les acteurs du Cloud, dans un contexte de mise à disposition
de ces ressources, être connecté à un point d’échange Internet est un
plus pour toucher au plus près les acteurs et utilisateurs de ces services.
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21. Le livre blanc du peering en France
et innovants, nous pouvons être moteurs sur
Le développement en région est une de vos
les usages dans ces zones. Il nous reste à
priorités. Quelle est votre stratégie sur ce
convaincre que cela ne sera pas juste un point
point ?
de passage.
Nous devons atteindre une masse critique et
rassembler des acteurs qui s’étaient autrefois
dispersés pour obtenir un effet boule de
La neutralité est un des principes fondateurs
neige. Il reste encore du travail. Après avoir
de France IX. En quoi est-ce important ?
reconcentré la plate-forme parisienne, nous
devons nous atteler à apporter cette valeur La neutralité permet de garantir la pérennité de
ajoutée dans les points en région. Cela vaut la la structure et de s’assurer de la présence de
peine mais la question n’est pas juste nationale membres aux activités variées.
et la prochaine étape est l’interconnexion avec Sur France IX, il est possible de faire du
les points transfrontaliers. peering public, du peering privé (via des VLANs
spécifiques) ou encore d’acheter ou de vendre
Pour les points en province nous privilégions du transit IP partiel ou total.
les accords de partenariats. Nous ne voulons C’est la même infrastructure technique globale
pas de conflits et nous cherchons les points qui est utilisée (intérêt de la mutualisation) mais
de convergence comme à Lyon ou à Marseille. les différents flux sont néanmoins séparés dans
Marseille va jouer un rôle spécial en étant un des sous-réseaux distincts.
tremplin et une vitrine pour nous en devenant Adapter ne veut pas dire tout mélanger.
une plaque tournante du fait de sa position
géographique privilégiée à savoir point d’arrivée
de câbles sous-marins reliant l’Afrique, le Comment participez-vous aux travaux
Moyen-Orient et l’Asie à notre continent. d’instance comme Euro-IX ?
Nous avons des échanges cordiaux avec ces
Marseille représente une alternative avec organismes, comme avec les autres points
des chemins plus courts que les routes d’échange européens, où nous sommes
traditionnelles.Nous pouvons être un facilitateur plutôt dans un contexte de groupe de travaux
et optimiser les flux sur des liens actuellement communs sur les bonnes pratiques, les
chers pour les utilisateurs de ces zones nouveaux services et l’administration des
géographiques. Par des services spécifiques points d’échange.
16
22. Le livre blanc du peering en France
Convergence hub
LE PREMIER POINT
D’ÉCHANGE EN FRANCE
France IX est le point d’échange de dernière génération offrant des services de peering
Unicast et Multicast IPv4/IPv6 et de peering privé (Closed User Group) au travers de
différents ports de connexion :
Les 5 raisons de choisir France-IX
Point d’échange fédérateur
Point de convergence pour les trafics internationaux
Structure associative axée sur l’élargissement des prestations neutres
vis-à-vis des opérateurs
Infrastructure dédiée robuste et sécurisée
Support technique 24/7
Services Plusieurs types ports vous sont proposés
Unicast IPv4 100 Mbit/s (RJ45)
Multicast IPv4 1000 Mbit/s (RJ45) – trafic à 200 Mbit/s ou plein débit
Unicast IPv6 1 Gbit/s (SX ou LX) – trafic à 200 Mbit/s ou plein débit
Closed User Group 10 Gbit/s – trafic à 2 Gbit/s ou plein débit
Serveurs de Routes
Le point d’échange Internet qui ouvre la France sur le monde.
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23. Le livre blanc du peering en France
Interxion 5
11-13 avenue des Arts et Métiers,
93200 Saint-Denis
customer.services@interxion.com
Telecitygroup 3
Telecitygroup 1 10 rue Waldeck Rochet,
130-136 boulevard de Verdin 93300 Aubervilliers
9 Energy Park / 92413 condorcet.support@telecity.com
Courbevoie Cedex
energypark.support@telecity.com
Interxion 2
20-22 rue des Gardinoux,
93534 Aubervilliers Cedex
customer.services@interxion.com
Telehouse 1
38 rue des Jeûneurs, Interxion 1
75002 Paris 45 avenue Victor Hugo /
colo@fr.telehouse.net Bâtiment 260
93534 Aubervilliers Cedex
customer.services@interxion.com
Telehouse 2
137 boulevard Voltaire,
75011Paris
Iliad-Datacenter 2 colo@fr.telehouse.net
29 rue Edith Cavell,
94400 Vitry-sur-Seine
sales@iliad-entreprises.fr
SFR Netcenter
40 avenue Roger Salengro
13003 Marseille
Data Center / Coeur de réseau
Data Center
L’architecture est basée sur un double coeur de réseau
assurant la redondance.
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24. Le livre blanc du peering en France
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site
www.franceix.net ou contactez info@franceix.net.
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