1. Solvay
Ernest Solvay
Ernest Solvay est né en 1838 à Rebecq-Rognon, en Belgi-
que. Il était passionné par la physique, la chimie et l'histoire
naturelle. Ernest sera pourtant entravé dans sa quête de
connaissance lorsqu'une grave maladie l'empêche d'entrer à
l'Université.
Autodidacte, il commence à travailler à 21 ans dans l'usine à
gaz de son oncle en y apportant maints perfectionnements,
notamment la récupération de l'ammoniaque.
Son invention a permis une avancé considérable dans le
monde de l'industrie car le prix de la soude s„élevait de 650
à 700 francs la tonne en 1850. Le procédé Solvay l‟a, en
1914, fait descendre à 100 francs la tonne.
Il croyait profondément au rôle positif que la science et
l‟industrie jouaient dans le société. Il a également innové
dans le domaine social (domaine dans lequel il possédait
une longueur d'avance sur ses contemporains) en créant la
retraite pour les employés de Solvay en 1878, une journée
de travail de 8 heures en 1897, les congés payés en 1913,
longtemps avant que ces pratiques soient acceptées dans
d‟autres sociétés occidentales.
C‟est à Couillet en 1863, où il installe sa première usine, qu‟Ernest Solvay jette avec son frère Alfred
et leur associé, l‟avocat Eudore Pirmez, les bases de ce qui allait devenir un empire de la chimie.
Fondateur de l'Institut de Physiologie et de celui de Sociologie à l'ULB, ainsi que des Instituts interna-
tionaux de Physique et de Chimie, il est convaincu que le bonheur des hommes ne peut provenir que
de la diffusion du savoir. Tous les 3 ans, il réunit à Bruxelles un Conseil d'une vingtaine de spécialistes
(le Congrès Solvay) qui discutent, entre eux, pendant une semaine, d'un problème d'actualité soigneu-
sement préparé.
Ce self-made man à la réussite prodigieuse, n'hésita pas lorsqu'il reçu l'occasion de s'engager dans la
vie politique du pays. Il sera sénateur, puis ministre d'Etat en 1918.Il était aussi et surtout un homme
du savoir, convaincu que la société devait être gouvernée par la raison et par la science.
2. L'histoire de Solvay
L‟histoire de Solvay a commencé en 1861
quand Ernest Solvay a découvert un nouveau
procédé pour la production industrielle de la
soude. Le jeune homme fait breveter une
première fois en 1861 une méthode économi-
que de son invention pour fabriquer du carbo-
nate de soude trop rare à l'état naturel, un
procédé à l'ammoniac qui permet la fabrica-
tion industrielle du carbonate de sodium à
partir de chlorure de sodium et de calcaire,
connu depuis lors sous le nom de procédé
Solvay. Le carbonate de sodium est un composé essentiel dans de nombreuses applications industriel-
les, notamment la fabrication du verre, la métallurgie et la détergence.
La première usine Solvay fut créée en 1863 près de Bruxelles (à Couillet) par les deux frères de
Charleroi. Ernest était plutôt le moteur sur les aspects techniques et la création du brevet pour la fabri-
cation de la soude, tandis qu'Alfred s'occupait de l'aspect financier.
Après un départ difficile, la Société Solvay & Cie prend progressivement une dimension internationale
et devient l'un des géants de l'industrie chimique avec des usines un peu partout dans le monde. De
200 kg en 1865, la production journalière passe à 3 tonnes en 1867. En 1900, 95% de la production
mondiale de soude provient du “procédé Solvay”. Son entreprise Solvay & Cie devient, à la fin du 19e
siècle, une référence mondiale de l'industrie chimique.
De 1870 à 1880, Solvay assure son expansion mondiale. Les usines sont implantées en Belgique, en
France, en Angleterre, en Allemagne, en Russie et aux Etats-Unis.
Aujourd‟hui, Solvay est un groupe industriel international actif en chimie qui regroupe 3 secteurs
d‟activité : Chimie, Plastiques et Rhodia, Rhodia étant la dernière acquisition du Groupe en septembre
2011.
Solvay est présent dans plus de 50 pays. Le groupe développe ses activités sur les marchés émergents :
Amérique du Sud, Russie / CEI (communauté des états indépendants), Asie (Thaïlande, Inde, Chine et
Corée du Sud).
L'actuel président de Solvay se nomme Christian Jour-
quin. Pur produit de la maison Solvay, Christian Jour-
quin a pris les commandes de la multinationale belge
voici cinq ans et demi. Estimant que le du développe-
ment de nouvelles molécules, il a revendu en 2009 sa
branche pharmaceutique, qui lui assurait 50 % de ses
profits, à l‟américain Abbott pour 5,2 milliards
d‟euros.
Jean-Pierre Clamadieu et Christian Jourqin
Cette décision visionnaire mais difficile à prendre pour celui qui avait lancé la pharmacie chez Solvay
lui avait valu de faire partie des candidats au titre de Manager de l‟Année 2009.
3. Avec l‟acquisition du français Rhodia, annoncée en avril 2011, ce patron polyglotte et discret a vrai-
semblablement accompli son dernier coup de maître. Ce rachat, d‟une valeur de plus de 6 milliards
d‟euros, permet en effet à Solvay de doubler de taille et d‟accentuer sa présence sur les marchés émer-
gents tout en réglant, au passage, la question de sa succession.
En mai 2013, c‟est le Français Jean-Pierre Clama-
dieu, le CEO de Rhodia, qui le remplacera à la tête
du nouveau groupe. L‟annonce du mariage a été
saluée par les marchés financiers, qui ont propulsé
l‟action du groupe belge au-delà des 100 euros
avant la dégringolade des Bourses de l'été 2011.
L'actuel PDG de Rhodia sera aussi le premier non-Belge à diriger l'un de nos derniers fleurons indus-
triels qui fêtera cette année-là ses 150 ans.
Ingénieur des mines d'origine savoyarde, Jean-Pierre Clamadieu (53 ans) a été le conseiller de Martine
Aubry lorsque cette dernière était ministre du Travail. Entré en 1993 chez Rhône-Poulenc, il a dirigé
les activités latino-américaines, entre 1996 et 1999, de ce qui était alors sa branche chimique.
En 2003, il est nommé directeur général de toute la branche chimie de Rhône-Poulenc, mise en Bour-
se sous le nom Rhodia. A cette époque, celle-ci est au bord de la faillite .
Jean-Pierre Clamadieu procède à un recentrage sur les activités de spécialités chimiques les plus. Mis-
sion réussie. En 2008, l'homme, réputé pour son opiniâtreté (trop grand attachement à son opinion) et
rompu au dialogue social, est promu PDG du groupe qui a engrangé des résultats 2010 «record».
Quelques chiffres
Chiffre d’affaires : 12,448 milliards d‟euros
Résultat net : 487 millions d‟euros
Résultat opérationnel : 1,817 milliards d'euros
Cash flow (différence des encaissements (recettes) et des décaissements (dépenses) engendrés
par l'activité d'une organisation.) : 1,131 milliards d'euros
Solvay est coté sur Euronext à Bruxelles (Euronext : SOLB.BE - Bloomberg: SOLB.BB - Reuters:
SOLB.BR).
4. Le Congrès Solvay
En 1911, Ernest Solvay ouvre le "Congrès Solvay", conférences scientifiques en physique et en chimie
qui regroupe plusieurs quelques un des plus grands scientifiques de l'époque.
Les Conseils Solvay sont organisés depuis la Seconde Guerre mondiale selon un cycle de trois ans :
conseil de physique la première année, aucune conférence la deuxième et conseil de chimie la troisiè-
me. Ce cycle a cependant été parfois
perturbé.
Le Conseil le plus connu fut proba-
blement le cinquième Conseil interna-
tional Solvay, en octobre 1927, dont
le thème intitulé « Électrons et Pho-
tons » portait principalement sur la
mécanique quantique : dix-sept des
vingt-neuf personnalités présentes à
ce congrès (soit plus de la moitié)
étaient ou allaient devenir lauréats du
prix Nobel. (A. Einstein par exemple).
C'est à cette occasion qu'eurent lieu
Cinquième conseil en 1927
les échanges entre les représentants de
l'« école de Copenhague » (Bohr, Heisenberg, Ehrenfest, etc.) et d'autres physiciens (Einstein, Schrö-
dinger, de Broglie notamment).
Le congrès Solvay de 1927 est particulièrement célèbre car il est considéré comme l'évenement fonda-
teur de la mécanique quantique.
Ce congrès se déroula à l'Institut de physiologie du parc Léopold, aujourd'hui bâtiment principal du
Lycée Émile Jacqmain, près du Parlement européen à Bruxelles.