LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
Point épidémiologique et focus sur le dépistage des hépatites B et C
1. Point épidémiologique sur les hépatites B
et C,
Focus sur le dépistage
86ème
rencontre du Crips Île-de-France
15 avril 2013
C. Brouard, C. Larsen, C. Pioche, M. Jauffret-Roustide, J. Pillonel,
A. Velter, F. Lot, C. Semaille
2. 1) Modes de transmission VHC et VHB
2) Principaux chiffres épidémiologiques
3) Réservoirs de transmission
1) Dépistage
Plan
3. Modes de transmission et prévention primaire
VHC VHB Mesures prises
(hors vaccination VHB)
Voie sanguine X X
Partage de matériel chez
les usagers de drogues
(seringues, petit matériel,
pipes à crack)
Politique de réduction des
risques dès le milieu des
années 90 (programme
d’échange de seringue,
traitement substitutif aux
opiacés …)
Produits sanguins
contaminés
Anti-VHC (1991), DGV
(2001)
AgHBs (1986), DGV
(2010)
Sélection des donneurs et
dépistage des dons de
sang
Voie sexuelle rare X Campagnes de
prévention
Actes de soins Renforcement des
précautions universelles
Voie materno-fœtale X (<5%) X Dépistage obligatoire de
l’AgHBs en cours de
grossesse (1992) /
sérovaccination
naissance
Autres (intrafamilial,
tatouage, piercing)
X X Dépistage recommandé
de l’entourage
Principal mode de
transmission du VHC
Rôle important jusqu’à la
fin des années 90
Principal mode de
transmission du VHB
Très rare pour les enfants
nés en France
Risque extrêmement faible :
1 don infecté par le VHB / an
et 1 don infecté par le VHC
tous les 4 ans
Sources : InVS-EFS-INTS: J. Pillonel
4. Chiffres-clés en population générale française
Indicateurs VHC VHB
Prévalence
Contact avec le virus 367 000 adultes (anti-VHC+)
= 0,84%
3 173 000 adultes (anti-
HBc+) = 7,3%
Portage chronique 230 000 adultes (ARN VHC+)
= 0,53%
281 000 adultes (AgHBs+)
= 0,65%
Incidence ~ 2500 cas / an
Mortalité 2600 1300
Sources : Meffre et al., J Med Virol 2010 ; Antona et al., BEH 2009 ; Péquignot et al., BEH 2008
5. Prévalence et facteurs de risque du VHC en 2004
Source : Meffre et al. J Med Virol 2010, Jauffret-Roustide et al., BMC Infectious Diseases 2009
367 000 adultes anti-VHC+ : 0,84%
- Personnes nées dans un pays d’endémicité VHC
Moyenne : 1,7%
• Afrique du Nord : 1,1%
• Afrique sub-saharienne : 3,1%
• Asie : 1,4%
Forte (Moyen Orient) : 10%
- ATCD de transfusion avant 1992 : 3,7%
- Usage de drogues par voie IV : 56%
Population générale
~ 1/4~ 1/4
> 1/3> 1/3
~ 1/4~ 1/4
Usagers de drogues
Prévalence anti-VHC : 59,8%
6. Prévalence et facteurs de risque du VHB en 2004
Source : Meffre et al. J Med Virol 2010
281 000 adultes AgHBs+ : 0,65%
- Personnes nées dans un pays de forte endémicité VHB : 4%
Afrique sub-saharienne : 5,3%
Asie : 0,9%
- ATCD de transfusion <1992 : 1,4%
- Usage de drogues par voie IV : 1,9%
Population générale
7. 7
Quelle est la situation en 2012-2013 ?
Diminution de la prévalence du VHC/VHB chez les nouveaux donneurs de sang
…..reflète la diminution de la prévalence en population générale
VHC
Ag HBs
Source : J. PilloneI (InVS), INTS, EFS, CTSA
Tauxp.10000nouveauxdonneurs
1
10
100
1992 1997 2002 2007 2011
8. Dépistage : généralités
• Bénéfice individuel (prise en charge) et collectif (réduction du risque de
transmission)
• Dépistage obligatoire de l’AgHBs en cours de grossesse (1992)
• Recommandations : dépistage VHC et VHB ciblé sur les personnes à risque (ANAES
2001, Calendrier vaccinal)
– Usagers de drogues, personnes originaires de zones de forte endémie VHC/VHB, ATCD
de transfusion avant 1992, entourage personnes infectées….
• Méthodes : recherche sur prélèvement veineux
– VHC : anticorps anti-VHC (remboursée à 100%)
– VHB : 3 stratégies recommandées par la HAS (2011)
• Recherche des 3 marqueurs : AgHBs, Ac anti-HBc et Ac anti-HBs
• Recherche des Ac anti-HBc et anti-HBs
• Recherche de l’AgHBs et des Ac anti-HBs
• Lieux : laboratoires, CDAG, structures d’accueil des usagers de drogues (CSAPA) et
des personnes migrantes ou en situation de précarité sociale (consultations PASS,
Médecins du Monde, Comède…)
Sources : ANAES, 2001 ; Calendrier vaccinal, BEH 2012 ; HAS, 2011
2 marqueurs
remboursés à
65%
9. Le dépistage en chiffres
En 2010, le nombre de tests
réalisés dans les laboratoires
français (hors don de sang) est
estimé à :
– Ac anti-VHC : 3,4 millions
– AgHBs : 3,4 millions
Sources : Biolam, SNIIRAM, CNAMTS, Exploitation :
InVS ; Brouard et al., BEH (sous presse)
2/3 des tests dans les laboratoires
privés
10. Qui sont les personnes réalisant un dépistage ?
En 2009 (dans le privé) :
• Majoritairement des femmes (anti-VHC : 63%, AgHBs : 69%), plus jeunes que les
hommes
• Jeunes : < 40 ans
– Ac anti-VHC : 44% (hommes), 66% (femmes)
– AgHBs : 45% (hommes), 74% (femmes)
Sources : Biolam, SNIIRAM, CNAMTS, Exploitation : InVS
11. Taux de positivité des tests anti-VHC et AgHBs
• En 2010, le taux de positivité
dans l’ensemble de laboratoires
français est estimé à :
– Ac anti-VHC : 0,9%
– AgHBs : 0,7%
• Proche de la séroprévalence
estimée en 2004 (0,84% et
0,65%)
dépistage insuffisamment ciblé
Sources : InVS ; Brouard et al., BEH (sous presse)
12. Qui sont les personnes diagnostiquées
positives ?
En 2010 :
• Majoritairement des hommes (anti-VHC : 59%, AgHBs : 58%)
• Age médian
– Ac anti-VHC : 45 ans (hommes), 53 ans (femmes)
– AgHBs : 36 ans (hommes et femmes)
Sources : Brouard et al., BEH (sous presse)
13. Circonstances de diagnostic
• Pour plus de 50% des personnes diagnostiquées : découverte
fortuite (bilan de santé, bilan pré-transfusionnel, don du sang)
Sources : InVS
14. Stade clinique au moment du diagnostic
Stade clinique sévère : cirrhose ou carcinome hépato-cellulaire
Sources : InVS
15. Qui sont les personnes non diagnostiquées pour le VHC ?
95 000 personnes infectées chroniques VHC non diagnostiquées
(2004)
Sources : Delarocque-Astagneau 2010 ; Meffre, 2010 ; Jauffret-Roustide, 2009
73 % dans
Coquelicot
2004
>1/3>1/3
16. Qui sont les personnes non diagnostiquées pour le VHB?
• Connaissance du statut AgHBs : 45% en 2004
155 000 personnes infectées chroniques VHB non diagnostiquées
Sources : Meffre, 2010
17. Baromètre santé médecins généralistes (2009) :
- ≈ 75 % des médecins déclaraient proposer systématiquement le dépistage du
VHC et du VHB aux usagers de drogues (IV ou nasale)
- 60% déclaraient proposer systématiquement le dépistage VHC aux personnes
transfusées avant 1992
-Mais seulement :
- 39% pour les personnes nées dans un pays de forte endémicité VHB
- 62% pour l’entourage d’un patient AgHBs +
Des pratiques de dépistage insuffisantes
Sources : Baromètre médecins généralistes, A. Gautier, BEHweb 2011
18. Des connaissances de la population générale à
renforcer
Enquête KABP auprès de la population générale, 2010
Transmission sexuelle méconnue
– VHB : 30%
– VIH <1%
Source : KABP 2010, C. Brouard, BEH 2012
19. Messages clefs sur le dépistage des
hépatites B et C en France
• Augmentation du nombre de sérologies réalisées depuis 2000
• 250 000 personnes sont infectées chroniques par le VHC ou le VHB et
l’ignorent (estimation 2004)
– en partie des personnes nées en zone de moyenne ou forte endémicité
– ces personnes constituent un réservoir de transmission
• Perte de chance pour les personnes non dépistées compte tenu des
avancées thérapeutiques
• Recommandations anciennes (2001) qui ciblent les populations à risque
• Des pratiques de dépistage déclarées par les MG insuffisantes (migrants)
• La population générale ne connaît pas bien la problématique des
hépatites
20. • Renforcer la proposition de dépistage en direction des personnes migrantes
• Renforcer les campagnes d’information professionnels de santé et
population générale
• Faut-il évoluer vers un modèle de dépistage universel ou un dépistage
« générationnel »* ?
À évaluer
• Déterminer la place des tests rapides (TROD) des hépatites dans la stratégie
de dépistage
Acceptabilité du dépistage dans des populations difficiles d’accès (UD, migrants
dans les foyers, personnes détenues ou en situation de prostitution)
Tests en cours de validation
Travail de réactualisation des recommandations de dépistage à
réaliser
Pistes d’amélioration
* aux USA : dépistage pour le VHC de l’ensemble des personnes nées 1945-1965
Editor's Notes
Cette présentation abordera dans un 1 er temps les modes de transmission, les principaux chiffres épidémio du VHC et du VHB et les réservoirs de transmission Puis, elle se concentrera sur le dépistage des hépatites B et C autour des points suivants : …. Je vais vous parler en même temps des hépatites C et B. Un code couleur rouge sera utilisé pour le VHC et du bleu pour le VHB
Pour commencer, un rappel des modes de transmission des virus des hépatites C et B et des mesures de prévention mises en place en dehors de la vaccination anti-VHB. Ces 2 virus se transmettent tous deux par voie sanguine, notamment par transfusion de produits sanguins contaminés. Les mesures prises sont la sélection des donneurs et surtout le dépistage des marqueurs biologiques de ces infections. Ce mode de transmission avait un rôle majeur il y a plusieurs décennies mais grâce à ces mesures, le risque transfusionnel est actuellement extrêmement faible de l’odre de 1 don infecté par le VHB tous les ans et d’un don infecté par le VHC tous les 4 ans. La transmission peut survenir par partage de matériel chez les usagers de drogue qu’ils soient injecteurs ou non : il peut s’agit de seringues ou d’aiguilles mais aussi de petit matériel comme le coton ou la cuillère ou encore de pipes à crack. Malgré la politique de RDR mise en place dès le milieu des années 90 incluant le pg d’échange de seringues, le traitement substitutif aux opiacés, il s’agit actuellement du principal mode de transmission du VHC la transmission du VHC et du VHB peut se faire lors d’actes de soins invasifs (hémodialyse, endoscopie). Si ce mode de transmission a eu un rôle important jusqu’à la fin des années 90, il joue actuellement un rôle mineur grâce au renforcement des précautions universelles. En dehors de la voie sanguine,le VHB se transmet par voie sexuelle. Pour le VHC, cette transmission est rare et concerne principalement les HSH, souvent co-infectés par le VIH et ayant des pratiques sexuelles à risque. Pour les couples hétérosexuels, le risque de transmission par voie sexuelle serait < 1 cas pour 10 millions de rapport sexuels. Malgré les campagnes de prévention des IST, il constitue le principal mode de transmission du VHB en France. La transmission materno-fœtale est faible pour le VHC mais importante pour le VHB (le taux de transmission de la mère à l’enfant peut être de 90% avec un risque de chronicité de l’odre également de 90%). Grâce à la mise en place du dépistage obligatoire de l’aghbs en cours de grossesse depuis 1992 et la sérovaccination des nnés de mères infectées par le VHB, ce mode de transmission joue un rôle extrêmement mineur pour les enfants nés en France. En revanche, la transmission de la mère à l’enfant est le principal mode de transmission dans les pays de forte endémicité pour le VHB, d’autant que le risque de chronicité est très élevé chez les nnés. D’autres modes de transmission sont décrits telle la transmission intrafamiale. Les mesures prises sont le dépistage de l’entourage. Le rôle du tatouage et du piercing est controversé Survenue d’hépatite C aigue chez les HSH : multipartenariat, infection VIH, pratiques sexuelles à risque. Hepaig : incidence : environ 40 / 10 000 VHC : transmission materno-fœtale dépend co-infection VIH et CV VHB : mère aghbe+ : risque transmission à 6 mois=70-90% 90% de passage chronicité si AgHBe- : 10-40% 40-70%
Revenons au VHC, dont la prévalence en population générale a été estimée à 0,84% pour les anti-VHC. Cette prévalence est très variable selon les expositions à risque : 56% pour les personnes déclarant un usage de drogues par voie IV au moins une fois au cours de la vie, près de 4% pour les personnes indiquant avoir été transfusées avant 1992, 1,7% pour les personnées nées dans un pays de moyenne endémicité pour le VHC, avec notamment une prévalence de 3,1% pour l’Afr SS et une prévalence de 10% pour les personnes nées en Moyen Orient. Ces 3 FDR sont retrouvées chez respectivement ¼, 1/3 et ¼ des 367 000 personnes ayant en contact avec le VHC en 2004. A noter, qu’en 2004, l’enquête Coquelicot réalisée auprès d’usagers de drogues retrouvait une prévalence de 60%, proche de celle estimée par l’enquête de prévalence 0,84% (0,65-1,1%) Femme : 1.02% Homme : 0.66% Faible endémicité = métropole (0,73%), DOM-TOM, Europe + Am (N+S): 0,7% Moyenne endémicité : Af Nors, Af SS, Asie, Pacifique, Inde (0) Forte endémicité = Moyen Orient
Pour le VHB, si la prévalence de l’infection chronique estimée en 2004 était globalement de 0,65%, soit 281000 personnes, elle atteignait 4% chez les personnes nées dans un pays de forte endémicité pour le VHB : 0,9% pour les personnes nées en Asie et 5,3% pour les personnes nées en Afr SS ; près de 2% pour les personnes déclarant avoir déjà pris de la drogue par voie IV et 1,4% chez les personnes ayant été transfusées avant 1992. 0,65 (0,45-0,93) Femme : 0,2% Homme : 1,1% Faible endémicité (AgHBs < 2%)= métropole + Europe Nord et Ouest, Am Nord, Pacifique : 0,53% v(métropole=0,55%) Moyenne endémicité (2-8%)= DOM-TOM, Europe Est et Sud, Af Nord, Moyen Orient, Inde, Am Sud Forte endémicité (>=8%) = Afr subsaharienne + Asie Moyenne : 0,4% Afrique du Nord : 0,2% Europe de l’Est : 0,9% Europe du Sud : 0,4% Moyen-Orient : 2,5% Inde : 2,7% 2009 en % effectifs en milliers Europe 37,7 2 050 Europe des 27 33,5 1 818 Espagne 4,6 252 Italie 5,7 311 Portugal 10,8 585 Royaume-Uni 2,8 151 Autres pays de l'UE 27 9,5 518 Autres pays d'Europe 4,3 232 Afrique 42,7 2 317 Algérie 13,3 722 Maroc 12,2 664 Tunisie 4,4 236 Autres pays d' Afrique 12,8 695 Asie 14,2 773 Turquie 4,5 242 Cambodge, Laos, Vietnam 3,0 162 Autres pays d'Asie 6,8 369 Amérique, Océanie 5,4 292 Total 100 5 433
Les données de prévalence que je vous ai présentées datent de 2004, pour avoir une idée de l’évolution de la prévalence en population générale, on peut regarder comme ce graphique l’illustre l’évolution de la prévalence chez les nouveaux donneurs de sang. Celle-ci a continué à diminuer depuis 2004. On dispose aussi de données récentes sur la prévalence en population carcérale, chez les HSH et dans certaines populations migrantes, mais je n’ai pas le temps de vous les présenter
Pour commencer, quelques généralités sur le dépistage. Le dépistage entraîne un bénéfice individuel pour les personnes infectées car il débouche sur une prise en charge mais aussi sur un bénéfice collectif en réduisant le risque de transmission du virus. Hormis le dépistage de l’aghbs qui est obligatoire en cours de grossesse depuis 1992, les recommandations qui remontent à 2001 indiquent que le dépistage des hépatites B et C doit être ciblé sur les personnes à risque, notamment …. Si les recommandations pour le VHC figurent dans un document de l’ANAES de 2001, il est plus difficile de s’y retrouver pour le VHB, les recommandations figurant dans plusieurs documents, dont la calendrier vaccinal Pour l’instant, le dépistage est réalisé sur un prélèvement veineux et porte sur la recherche d’anti-VHC pour l’hépatite C, sérologie qui est remboursée à 100%. Là encore, les choses sont plus compliquées pour le VHB pour lequel les marqueurs sérologiques sont plus nombreux et pour lequel la Haute autorité de santé à recommander 3 associations de 2 ou 3 marqueurs, la stratégie portant sur 3 marqueurs permettant de connaître en une seule fois le statut d’une personne mais étant plus coûteuse sachant que pour l’instant seuls 2 marqueurs sont remboursés et à 60% seulement. Le dépistage peut être réalisé…. CSAPA = Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie Permanence d’Accès aux Soins de Santé ( PASS )
Si l’on regarde maintenant l’évolution du nombre de tests réalisés, représentée ici pour le nombre de sérologies remboursées par l’assurance Maladie, uniquement le régime général pour la courbe avec les carrés pleins et l’ensemble des régimes pour la courbe avec les carrés sans remplissage, on constate une augmentation continue depuis 2000 de l’activité de dépistage des anti-VHC en haut et de l’aghbs en bas En 2010, le nombre de tests réalisés dans l’ensemble des laboratoires français (hors don de sang) est estimé à 3,4 millions chacun, dont les 2/3 dans les laboratoires privés. VHB : 69% femmes VHC : 63% femmes
Alors, qui sont les personnes réalisant un test de dépistage ? Toujours à partir des données de remboursement de l’Ass Mal qui ne concerne que le secteur privé, on constate qu’il s’agit majoritairement de femmes (63% pour le VHC et 69% pour l’aghbs) et que celles-ci sont plus jeunes que les hommes avec des pics très importants chez les femmes pour les classes d’âges des 20-29 et 30-39 ans, qui s’explique bien pour l’aghbs par le dépistage lors de la grossesse mais qui est plus étonnant pour les anticorps anti-VHC. Les personnes qui réalisant ces tests sont relativement jeunes puisque les moins de 40 ans représentent : près de la moitié des hommes dépistés pour le VHC ou le VHB. Et pour les femmes, 2/3 pour le VHC et les ¾ pour l’aghbs. Les courbes sont en tout cas très proches pour le VHC et le VHB, notamment pour les hommes
Maintenant, voyons quelle proportion de tests sont positives et comment ce taux de positivité a évolué. Ici, j’ai pris l’exemple de données issues des CDAG, mais on retrouve cette même évolution dans d’autres sources. En haut, le VHC et en bas le VHB. On retrouve l’augmentation du nombre de tests réalisés sur les courbes avec les carrés. Les courbes en pointillés représentent la proportion de tests positifs qui est en diminution au cours de la période. Cette évolution s’explique probablement par une diminution de la prévalence au cours de la période, mais aussi par l’augmentation importante de l’activité de dépistage. En 2010, le taux de positivité dans l’ensemble des labos français est estimé à 0,9% pour les anti-VHC et 0,7% pour l’aghbs. Finalement, ces taux de positivité sont proches de la séroprévalence estimée en population générale en 2004, ce qui suggère que le dépistage est insuffisamment ciblé. ICP VHC : 1,3% publics / 0,8% privés VHB : 0,8% publics, 0,6% privés
Maintenant, voyons qui sont les personnes qui sont diagnostiquées positives. En 2010, il s’agit dans près de 6 cas sur 10 d’hommes pour le VHC comme pour l’aghbs Les personnes diagnostiquées pour le VHC sont plus âgées que celles diagnostiquées aghbs+ avec un âge médian de 45 ans vs 36 ans pour les hommes et de 53 vs 36 pour les femmes Plus jeunes que les dépistés pour les hommes et plus âgés pour les femmes Jeunes : <40 ans Ac anti-VHC : 33% (hommes), 31% (femmes) AgHBs : 62% (hommes), 60% (femmes)
Ces personnes qui sont diagnostiquées ont le plus souvent réalisé ce dépistage de façon fortuite, à l’occasion d’un bilan de santé, d’un bilan pré-transfusionnel, d’un don de sang ou d’un bilan de grossesse. Décrire graphique HIS : bial de santé global = 48%, don de sang : 6%, bilan pré-op : 4%, bilan de grossesse : 3%
Au moment du diagnostic, environ 10% des personnes diagnostiquées présenten un stade sévère de la maladie, soit une cirrhose ou un CHC Cette proportion est plus faible pour les femmes diagnostiquées pour l’aghbs (3%), peut-être parce que le dépistage obligatoire dans le cadre de la grossesse permet un dépistage plus précoce. Ces chiffres représentent probablement une fourchette haute car ils concernent des patients pris en charge dans les pôles de référence qui sont des services spécialisés, donc prenant en charge des patients probablement plus graves.
Intéressons-nous maintenant aux personnes qui n’ont pas été diagnostiquées. C’est 95 000 personnes infectées chroniques VHC qui étaient non diagnostiquées selon les estimations pour 2004 Ce graphique représente la proportion de personnes anti-VHC+ connaissant leur statut en rouge et les barres avec des points le nombre de personnes ignorant leur statut. Au total, un peu plus de la moitié des personnes anti-VHC+ connaissent leur statut. Pour les personnes déclarant avoir déjà pris de la drogue par voie IV, c’est plus de 90%, plus des 2/3 pour les anciens transfusés, mais seulement 3% pour les personnes nées en zone de forte endémicité VHC. Avec les personnes nées en zone de moyenne endémicité, elles constituent plus du tiers des personnes anti-VHC+ ignorant leur statut. Dans l’enquête Coquelicot 2004, la connaissance du statut est plus faible (73%), sans doute parce qu’il y a plus d’usagers actuels que dans l’enquête de prévalence. 59% connaissance statut chez les ARN VHC+
Pour l’aghbs, la situation est encore moins favorable avec seulement 45% des personnes infectées chroniques connaissant leur statut en 2004, soit 155 000 personnes infectées non diagnostiquées La connaissance du statut est particulièrement faible chez les personnes nées en zone de moyenne ou forte endémicité, 4% et 20% respectivement.
Ces taux de dépistage insuffisants chez certaines populations exposées sont à mettre en parallèle avec des études réalisées auprès de MG comme le BS médecins réalisés en 2009. Il montre en effet que si près des ¾ des médecins déclarent proposer systématiquement le dépistage du VHC et du VHB aux usagers de drogue et 60% aux transfusés avant 1992 pour le VHC, seuls 39% d’entre eux déclarent le faire pour les personnes nées dans un pays de forte endémie et 62% pour lentouragr d’un patient aghbs+ Etude Roudot-Thoraval : 2007, 1855 MG Connaissance des FDR : Naissance en zone d’endémicité : 55% transmission sexuelle ou entourage : 77% Dépistage systématique : 60-70% pour transfusion et UDIV 24% pour naissance ZE
Enfin, du côté de la population générale, les connaissances sont à renforcer comme le montre l’étude KABP réalisée en 2010 auprès d’un large échantillon représentatif de la population générale qui indiquaiet que près d’une personne sur 3 ignorait que le VHB se transmet par voie sexuelle, cette proportion est <1% pour le VIH Autre résultat : parmi les femmes ayant eu un enfant au cours de l’année précédente, moins de 40% d’entre elles déclaraient avoir déjà réalisé un test de dépistage VHB au cours de la vie
En guise de bilan, on peut dire que : Malgré une augmentation du nombre de sérologies réalisées depuis 2000, 250 000 personnes sont infectées chroniques par le VHC ou le VHB et l’ignorent d’après l’estimation de 2004. Ces personnes, qui sont en partie nées en zone de moyenne ou forte endémicité, constituent un réservoir de transmission de ces virus. Outre le risque de transmission, le dépistage insuffisant de ces personnes entraîne une perte de chance importante compte tenu des avancées thérapeutiques récentes. Peut-être parce que les recommandations de dépistage sont anciennes et pas tjs facile à trouver, les pratiques de dépistage déclarées par les MG sont insuffisantes notamment vav des personnes migrantes. Enfin, la population générale ne connaît pas bien la problématique des hépatites
Différentes pistes d’amélioration peuvent être proposées avec en 1 er lieu renforcer la proposition de dépistage en direction des personnes migrantes. Il importe aussi de renforcer les campagnes d’information à destination des professionnels de santé et de la population générale La question d’un dépistage universel se pose à l’instar du VIH ou bien d’un dépistage générationnel comme cela est proposé aux USA avec le dépistage du VHC pour l’ensemble des persones nées entre 1945 et 1965. Ces pistes nécessitent d’être évaluées en France. Par ailleurs, il conviendra bientôt de déterminer la place des tests rapides des hépatites dans la stratégie de dépistage (actuellement, ces tests sont en cours de validation). Ils permettraient d’améliorer l’ a cceptabilité du dépistage dans des populations difficiles d’accès (UD, migrants dans les foyers, personnes détenues ou en situation de prostitution). Donc on voit que tout un travail de réactualisation des recommandations de dépistage est à envisager Test and treat : pour réduire le taux de trasnmission entre UD