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NOTE: Ce document aborde des thèmes qui dépassent les 
frontières de Bruxelles ou de la Belgique. Néanmoins la pleine 
compréhension de ce document critique, exige sans doute 
d’avoir pris connaissance des aspects de politique de l’emploi 
mis en avant dans les deux déclarations de politique 
gouvernementale bruxelloise pour 2014-2019 (RBC-COCOF où 
siègent des représentants francophones) et d’avoir des notions 
de ce qu’implique en Belgique, la 6e réforme de l’État. 
DANS LES DÉCLARATIONS DE POLITIQUE PRÉSENTÉES 
• On peut déplorer une absence fréquente de références claires à des éléments de diagnostics 
préalables aux décisions. MAIS il y a ébauches de politiques d’évaluation préalables. 
• La qualité de ces évaluations, inventaires, cadastres (etc.) sera tributaire: 
• d’une vision d’ensemble préalable et d’une mise à plat des « préjugés » du monde politique 
• de qui la mènera (recours à un consultant marchand, à la recherche scientifique, à l’administration) 
• de la méthode (enquête, consultation participative large, avis de groupes de pression…) 
• OR: toujours pas de moyens donnés pour une mise à plat et une vue d’ensemble de la crise 
économique ou des phénomènes de non-emploi vus séparément des phénomènes 
d’emploi. 
• On s’apprête à évaluer le travail du non-marchand, des politiques publiques, de l’efficacité de 
l’administration, MAIS rien ne semble prévu pour analyser la qualité et l’intérêt des formations 
en entreprises que les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale entendent 
favoriser ou des précédentes mesures d’activation. 
• Il ne semble pas non plus que soient prévu d’analyser de manière comparative la sociologie des 
contextes locaux des projets et de leur public qui pourtant peut fortement intervenir dans leurs 
résultats et impacts à efforts équivalents. Or il faudrait contextualiser toute évaluation ! 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
Cela ne signifie pas « absence d’analyse » … 
DES ANALYSES PRÉSENTES, MAIS AVEC 3 BIAIS 
CARACTÈRE INCOMPLET DE L’OBSERVATION 
On continue à observer les phénomènes d’emploi principalement à travers les seuls « travailleurs 
sans emploi » sans observer par exemple les caractéristiques de ceux qui travaillent. 1 
ÉTALON DE MESURE INEXISTANT 
L’unité utilisée, l’« emploi », n’est pas sans rappeler la fluctuation pittoresque des unités de poids 
et mesures médiévales, avec une immense variabilité telle qu’on ignore TOTALEMENT de quoi on 
parle au juste (Emploi = 1 ETP d’un an ? 1 contrat en CDD d’une semaine ? Une offre publiée 
quelque part ? Une vague intention d’engagement ? un contrat de 3 mois saisonnier, mais 
reconduit chaque année ?) 
2 
ABSENCE DE FIABILITÉ DE LA MESURE DE LA POPULATION ACTIVE 
La population active (=les travailleurs avec ou sans emplois) , est abordée à travers un sondage 
par échantillonnage , qui est loin d’être fiable dès que l’on cherche à observer autre chose que 
l’échelle de la Région et du genre, et pour l’instant, le remplacement du recensement par un 
traitement des flux Dimona, n’a pas produit de données publiées en Région de Bruxelles Capitale. 
Or par exemple le taux de chômage des jeunes mesure justement la part de travailleurs sans 
emplois par rapport à la population active des jeunes (dont on n’a un aperçu très peu fiable 
statistiquement au niveau régional) 
3
IMPACT SUR LA PERCEPTION DU CHÔMAGE DES JEUNES 
DONC: On ne dispose pas d’étude reconnue comme statistiquement fiable qui permettrait de 
déterminer qu’elle est la taille de la population active (=travailleurs avec ou sans emploi) dans cette 
tranche d’âge en Région de Bruxelles Capitale. 
1. Du point de vue démographique : le centrage sur les jeunes est « alarmiste » dans les accords 
gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale:« Le niveau de chômage bruxellois reste 
trop élevé malgré les actions menées. 20 % de chômage, parfois plus de 30 % de chômage 
chez les jeunes de moins de 25 ans (avec des pics de concentration dans certains 
quartiers) dont un trop grand nombre termine le cycle scolaire sans qualifications suffisantes. 
(…) En moyenne annuelle, Bruxelles compte 14.800 jeunes demandeurs d’emploi 
inoccupés. 9.200 parmi ces jeunes sont faiblement qualifiés (62,4%) et 5.700 ont une durée 
d’inactivité supérieure à un an (38,4%). » 
2. Mais, selon l’Observatoire, moins de 9 à 10% des jeunes de 18 à 25 ans sont inscrits comme 
demandeurs d’emploi. 
3. Entre 2002 et 2012, cette tranche d’âge visée par la garantie jeune en Région de Bruxelles 
Capitale est en diminution. 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE 
9% de la tranche d’âge « garantie 
jeunes » est inscrite au chômage 
LE POIDS PLUME DES « JEUNES » CHÔMEURS
MAIS BIEN SÛR… 
Cela n’enlève rien au caractère préoccupant : 
• du décrochage scolaire; 
• de l’inadaptation éventuelle aux jeunes de méthodes et de 
cadres qui fonctionnent avec des adultes; 
Plus globalement, cela ne réduit en rien la gravité 
• de la difficulté actuelle à tous les âges de « débuter » et de 
se constituer une expérience professionnelle 
concurrentielle, que l’on termine ses études ou que l’on 
doive se reconvertir dans une nouvelle orientation ! 
• des conséquences en termes de transmissions des savoirs 
et de conservation du stock de compétences-métier . 
MISE À PART LA CONCENTRATION DES MOYENS PUBLICS 
PEU DE NOUVEAUTÉS DANS CE QUI EST ANNONCÉ 
Si ce n’est 
• La centralisation et la dé-municipalisation (après une période de décentralisation et d’actions 
« locales » ). Cela ne témoigne généralement pas d’une grande inspiration, ni en matière de 
management, ni en matière de politique. 
• La reconduction de « solutions » avec des variantes qui ne semblent pas résoudre le problème 
du non-emploi en termes macroéconomiques depuis 20 ans, 
• Les quelques « nouveautés » sont dans les cartons d’Actiris depuis parfois 4 ans (comme la 
recomposition de politique ACS) 
On peut craindre que la mise en oeuvre de ces « nouveautés » dont ce qui concerne la garantie 
jeune ou la recomposition de la mesure ACS (Agent contractuel subventionnés mis à disposition des 
entreprises et institutions du secteur sans but lucratif) , se fasse au détriment d’autres catégories 
de travailleurs, et généralise la précarité et le provisoire de l’emploi. 
Cela alors que les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale annoncent vouloir 
lutter contre cette précarité !!!
POUR ALLER PLUS LOIN… 
Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? 
Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme 
Qu’est ce qu’on devrait observer ? 
Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. 
Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à 
l’emploi ? 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof 
POUR ALLER PLUS LOIN… 
Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? 
Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme 
Qu’est ce qu’on devrait observer ? 
Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. 
Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à 
l’emploi ? 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
LE TRAVAIL… UN MARCHÉ ? 
Actuellement en Région de Bruxelles Capitale ou ailleurs, tout indique que le travail est regardé 
comme « une marchandise comme une autre » et que donc 
il y a bien « marché du travail ». 
Mais les politiques ou les intervenants sociaux 
ne semblent pas toujours, prendre la mesure de ce que cela signifie ! 
Peut-être est-ce parce que depuis les années 1970 un glissement sémantique s’est opéré en 
Belgique de « Marché du travail « à « Marché de l’emploi », 
avec une curieuse permutation de ce qui serait « offres » et « demandes ». 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof 
GLISSEMENT SÉMANTIQUE 
« mmaarrcchhéé ddee ll’’eemmppllooii » 
Offre 
•Les 
employeurs 
« offrent » 
de l’emploi 
Demande 
•Les 
chômeurs 
demandent 
de l’emploi 
« marché du travail » 
Offre 
•Les 
travailleurs 
offrent leurs 
compétences 
mises sur le 
marché 
Demande 
•Les 
employeurs 
demandent 
de la force de 
travail 
compétente
LE TRAVAIL… UN MARCHÉ ? 
C’est la force de travail que est la seule « marchandise » mise sur un marché, non l’offre d’emploi, 
(ce ne sont pas les entreprises qui offrent à la vente, un service !) 
DONC pour comprendre les problèmes du travail il faut 
• renoncer à ce glissement sémantique bizarre (*) 
• revenir à l’idée d’un marché du travail 
ET 
• Les travailleurs sont des offreurs de main d’oeuvre en concurrence 
• Les employeurs sont en concurrence pour la meilleure main d’oeuvre possible 
(*) en ce sens qu’on ne tentera pas de l’analyser ici 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof 
POUR ALLER PLUS LOIN… 
Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? 
Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme 
Qu’est ce qu’on devrait observer ? 
Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. 
Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à 
l’emploi ? 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
QUEL COMPROMIS, ENTRE « LAISSER-FAIRE » LES LOIS DU 
MARCHÉ ET UN INTERVENTIONNISME ? 
Accompagner (ou activer) 1 demandeur d’emploi à l’emploi revient à donner à CE demandeur d’emploi 
un avantage compétitif parmi l’offre de force de travail compétente mise sur le marché par les 
travailleurs (indépendants ou salariés) . 
Administrer cette même mesure d’accompagnement à tous revient donc à donner absurdement le 
même avantage compétitif à tous, car alors par rapport à quels concurrents ? 
• Si l’action sur le chercheur d’emploi est une orientation vers une formation, la généralisation de cet 
avantage compétitif à tous les chercheurs d’emploi produit sans doute des effets 
d’épanouissement individuels, et par émulation, des effets sociétaux divers en terme de 
développement du stock de connaissances et de rayonnement de la Région de Bruxelles Capitale 
dans le domaine de la formation et l’enseignement (et constitue ensuite peut-être une pression à 
chercher à travailler dans d’autres pays) 
• Si l’action sur le chercheur d’emploi est un encodage, puis une pression à augmenter le débit des 
candidatures posées, 
• non seulement cela ne constitue aucun avantage compétitif, 
• mais cela envahit les employeurs de courriers qui sont comparables à des spams en plus coûteux à 
traiter ! 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE 
QUEL COMPROMIS, ENTRE « LAISSER-FAIRE » LES LOIS DU 
MARCHÉ ET UN INTERVENTIONNISME ? 
• En matière d’emploi, les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale semblent 
refléter la continuation d’un INTERVENTIONISME mal outillé en diagnostic 
• La politique de l’emploi et de la formation reste centrée sur l’observation et l’action des seuls 
travailleurs sans emplois, pas sur l’ensemble des travailleurs de la Région de Bruxelles 
Capitale. 
• Faute d’unité de mesure claire de ce qu’est un « emploi » , il est impossible d’établir quand et 
où il y a ou pas surproduction d’offre de compétences par rapport aux heures de travail 
humain consommées par les entreprises. (Donc pas d’outils réels d’étude de marché) 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE
LA DEMANDE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL 
Secteur public et non marchand 
CRÉATION D’EMPLOI= Augmentation de budget (donc absence 
d’« économies » budgétaires) ou des subventions. 
Secteur marchand 
CRÉATION d’EMPLOI = DEMANDE d’une unité de main d’oeuvre 
supplémentaire en fonction de prévisions RÉALISTES de ventes 
ou commandes en augmentation (et en absence de hausse de 
productivité des travailleurs) 
À confondre, on oublie souvent que la demande de main-d’oeuvre supplémentaire 
(création d’emploi) d’un employeur « marchand » résulte d’une augmentation de la 
DEMANDE solvable (mesurée par son carnet de commandes ou ses ventes). Et si la 
productivité des travailleurs est en grande progression, il a même plus de chance de 
licencier si la demande est stable (cf. évolution du secteur bancaire) 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE 
POUR ALLER PLUS LOIN… 
Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? 
Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme 
Qu’est ce qu’on devrait observer ? 
Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. 
Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à 
l’emploi ? 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
FOCALISATION SUR L’OBSERVATION ET L’ACTION DES 
SEULS TRAVAILLEURS SANS EMPLOIS 
DONC 
• En matière d’emploi, les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale reflètent la 
continuation d’un INTERVENTIONISME qui ne prend pas en considération les divers rapports de 
forces concurrents, inhérents à un marché et ne tend donc pas de le réguler au travers des projets et 
mesures envisagées. 
• Il n’y aucune prise en considération, ni dans l’analyse, ni dans l’action, des concurrences 
entre travailleurs avec ou sans emploi, comme si le marché du travail n’était pas un marché ! 
• EX: on ne tient nulle part compte que les travailleurs sans emploi moins qualifiés ont pour une 
candidature à un même poste , un désavantage compétitif par rapport à des concurrents peut-être plus 
nombreux et surqualifiés, ou par rapport aux candidats qui souhaitent quitter un emploi en CDD ou à 
temps partiel. 
• A se centrer uniquement sur les travailleurs sans emploi, on ne met en place aucune 
politique en matière de mobilité professionnelle ascendante de personnes qui occuperaient 
des emplois pour lesquels elles seraient surqualifiées. 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE 
PAS D’UNITÉ DE MESURE CLAIRE DE CE QU’EST UN 
« EMPLOI » , 
DONC impossible d’établir quand et où il y a ou pas surproduction d’offre de compétences par rapport 
aux heures de travail humain consommées par les entreprises 
• Grande confusion sur ce qu’est la création d’emploi avec une définition différente selon qu’on se 
situe à proximité du monde politique ou qu’on est électeur (pour qui « emploi » veut dire « ETP 
stable » suffisant pour vivre) 
• Croyance que l’action du chercheur d’emploi « crée de l’emploi » 
• Croyance que des projets liés aux chômeurs contribuent à la création nette d’emplois marchands 
(autres que l’accompagnement des chômeurs) 
• Cela se traduit par une forme de voeux incantatoire de « création d’emploi ex-nihilo» alors que les 
seuls secteurs qui peuvent réfléchir de la sorte sont ceux qui sont moins dépendants d’une 
demande solvable: 
• le secteur public, 
• le secteur non marchand, et celui de l’économie sociale qui semblent les parents pauvres de cette DPR. 
Et cela avant même de s’interroger sur les « emplois de qualité » que souhaite le gouvernement: devraient-ils être 
comptés de la même manière que les emplois idiots ? 
(et comment les définira-t-on: la stabilité ? le salaire ? l’ennui ? l’utilité sociale ?) 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE
POUR ALLER PLUS LOIN… 
Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? 
Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme 
Qu’est ce qu’on devrait observer ? 
Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. 
Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à 
l’emploi ? 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof 
OMNIPRÉSENCE D’UNE POLITIQUE DE L’OFFRE 
Tout se passe comme si les gouvernements, quels que soient les partis qui les composent, restaient 
« bloqués » sur une forme dérivée de la POLITIQUE DE L’OFFRE venue des années ’80 (Supply Side 
Economics, mais sans les « Deficit Spendings » !). 
Ce centrage sur l’OFFRE, particulièrement présent dans les accords gouvernementaux de la Région 
de Bruxelles Capitale , néglige de plus en plus d’évaluer l’existence et le volume d’une demande 
solvable 
Et que dire de la demande sociale – et non solvable- des électeurs ? 
En tient-on réellement compte ? 
Et si oui , comment en prendra-t-on connaissance et comment l’évaluera-t-on ? Fera-t-on confiance 
aux contributions que pourraient fournir les services sociaux et le secteur non-marchand ? 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE
POUR RAPPEL: QUI DIT « MARCHÉ » DIT DEMANDE  OFFRE 
DEMANDE OFFRE 
Commerce Des clients SOLVABLES demandent des services et 
des produits. 
Des entreprises qui ouvrent ou se développent 
demandent des services et des produits. 
Des pouvoirs publics (si leur budget ne rétrécit 
pas) demandent des services et des produits 
Des entreprises ou des indépendants développent 
une offre de services et de produits 
On offre la mise en place de « pôles commerciaux » 
Marché du 
travail 
Des entreprises sont en demande de 
compétences et de main d’oeuvre. 
Les salariés et les chômeurs offrent leurs 
compétences sur le marché du travail 
Des formations sont offertes aux entreprises (à leur 
travailleurs ou à ceux qu’elles pensent engager) 
Social et santé Des personnes ont des besoins peu solvables qui 
sont identifiés (inventés?) puis traduits en 
demandes par le secteur social et les pouvoirs 
publics. 
Des services sociaux non-marchands sont 
développés et offerts en fonction de cette demande 
(et financés si cela correspond à la politique 
souhaitée par le gouvernement) 
Formation Des personnes sont motivées et intéressées par 
l’apprentissage de quelque chose qu’elles 
demandent 
Des formations gratuites ou payantes sont offertes 
(=mises sur le marché) 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE 
OMNIPRÉSENCE D’UNE POLITIQUE DE L’OFFRE: 
EXEMPLES 
• MARCHE DU TRAVAIL : 
• la définition d’ « emploi de qualité » ou « convenable », est vue du côté de ce qu’on compte imposer comme 
contrainte à l’offre de main d’oeuvre, le travailleur sans emploi, et se passe presque complètement de l’analyse de 
la demande des employeurs ( ex: veulent-ils vraiment d’un travailleur contraint, et qui a XX km à parcourir pour se 
rendre au travail ?) 
• On exigerait que la création d’emplois corresponde à l’offre de main-d’oeuvre peu qualifiée (donc on devrait créer 
des « nouvelles demandes » de main-d’oeuvre peu qualifiée) 
• On décide de soutenir la création d’emploi jeune sans s’interroger sur la demande réelle du secteur marchand en 
matière de main d’oeuvre (donc risque d’effet d’aubaine, de carrousel , ou alors d’insuccès de la mesure) 
• COMMERCE: 
• On décide de multiplier l’offre en matière commerciale (grands projets, et commerces de proximité) sans vérifier 
l’existence d’une demande solvable suffisante au risque là encore, de provoquer un « effet carrousel » dans le 
domaine des ouvertures et faillites de commerces. 
• FORMATION: 
• On néglige les demandes, les capacités, les motivations , les besoins des personnes qui demanderaient telle ou 
telle formation pour se centrer sur l’offre. 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE
Faute d’avoir compris ce « marché » du travail 
► On agit sur l’offre de main d’oeuvre en contraignant le chercheur d’emploi, en exigeant qu’il 
démultiplie la diffusion de son offre (ses candidatures) sans s’interroger sur la demande des 
employeurs qui préfèrent sans doute un travailleur réellement motivé à un travailleur contraint. 
► On continue d’ignorer l’impact de « mesures d’économie » sur la demande de main d’oeuvre 
(licenciement? non-renouvellement des départs, baisse des commandes aux fournisseurs 
privés) ou de « rationalisation » sur le volume d’emploi public et subventionné. 
► On annonce lutter contre les discriminations à l’embauche, mais sans reconnaître que recruter 
est le processus forcément discriminant d’un demandeur confronté à une surabondance d’offre 
de main d’oeuvre . On néglige donc d’élucider le bien ou mal fondé de cette discrimination (ex: 
stéréotypes, préjugés favorables à l’un ou l’autre sous-groupe du marché du travail, dont le très 
courant préjugé favorable à l’engagement, de personnes PAS AU CHÔMAGE, etc.) 
► Nous n’avons aucune représentation claire de la possible surproduction de main d’oeuvre en 
Région de Bruxelles Capitale faute de commnaditer une analyse de la demande de main-d’oeuvre 
et de la consommation de travail humain (exprimée en ETP) 
► Sans cette mesure quantitative du décalage en l’offre globale de main d’oeuvre et ce que 
l’économie DEMANDE , on fait donc comme si une surabondance de l’offre de compétences 
mise sur le marché du travail allait se régler miraculeusement seule, et l’on fait presque TOUS 
l’économie de la réflexion politique. 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE 
MAIS dans un sens les politiques semblent tenir compte de la DEMANDE des entreprises 
• En synthétisant à l’excès leurs exigences purement « théoriques » en matière de qualification 
et sur base d’intention d’engagements parfois tout autant « théoriques » qui reposent sur un 
souhait d’externalisation de la responsabilité sociale des entreprises de contribuer à la 
formation. Des exigences mises à l’engagement parfois peu pratiquées dans les faits. 
• En négligeant la variabilité des exigences (notamment la variation du degré de spécialisation 
ou de polyvalence exigé selon la taille de l’entreprise) et l’ensemble de l’offre de main-d’oeuvre 
disponible (employée ou au chômage) (*) 
• Au travers des « fonctions critiques » qui ne reflètent pas grand-chose de signifiant sinon un 
biais statistique (16 (ou+) demandes par an qui mettent en moyenne plus de temps à être 
satisfaites que la moyenne des offres) 
• Sans tenir compte de l’inertie de la mise en formation et de la volatilité du marché 
largement ouvert aux travailleurs de l’UE 
(*) chose que les organismes d’Insertion Sociale et Professionnelle gèrent entre autres par un 
ciblage plus étroit d’entreprises et parfois une veille constante auprès d’un portefeuille 
d’employeurs qui accueillent leurs stagiaires. 
MAIS: le soutien à la formation en entreprises présent dans les accords 
gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale s’il est convenablement évalué 
et contrôlé, pourrait être une ébauche de prise en considération « participative » des 
employeurs. 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE
QUELQUES THÈMES POUR ALLER PLUS LOIN… 
Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? 
Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme 
Qu’est ce qu’on devrait observer ? 
Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. 
Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à 
l’emploi ? 
Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof 
QUELLE RATIONALITÉ POUR LA RATIONALISATION DES 
INSTITUTIONS PUBLIQUES LIÉES À L’EMPLOI ? 
Il paraît fort difficile de comprendre l’intérêt de rassembler tous les acteurs de l’emploi au même 
endroit en même temps que les compétences de contrôle de l’assurance chômage sont 
transférée s à la Région . 
Cela d’autant que de toute façon, le gouvernement régional souhaite développer le numérique, 
comprendre donc l’intégration informatisée des communications qui dispensent de se trouver 
sur le même lieu ou dans la même institutions. 
C’est un point sur lequel Bruxelles Formation est très avancé puisque l’ensemble des 
communications et des flux d’informations des services, même physiquement éparpillés , sont 
intégrés virtuellement au sein d’un progiciel de gestion (de type SAP) / bureau sans papier. 
OR la séparation des institutions s’occupant des travailleurs sans emplois fait sens pour: 
• les actions menées 
• la nature de la confiance qui doit y régner 
• l’usager cible de l’action 
• le caractère unilingue ou bilingue 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE
Traitement 
semi-collectif 
Orientation et 
formation 
Placement  
Matching 
Accompagnement 
psychosocial Contrôle 
LES 4 TYPES 
D’ACTIONS SUR 
LE TRAVAILLEUR 
SANS EMPLOI 
Traitement au 
cas par cas 
PLACE DE LA 
CONFIANCE ? 
Orientation et 
formation 
• CONFIANCE dans la 
réputation de 
l’institution 
• CONFIANCE dans 
l’intervenant/le 
formateur 
Placement  
Matching 
• CONFIANCE dans 
l’objectivité d’un 
processus discriminant 
• PAS de confiance 
particulière dans la 
relation à l’intervenant 
(risque d’inobjectivité ) 
Accompagnement 
psychosocial 
• CONFIANCE dans 
l’intervenant 
• CONFIANCE dans la 
relation 
Contrôle 
• CONFIANCE dans la 
justice du processus 
• Séparation claire des 
rôles d’Instruction du 
dossier/ de 
Procureur/de Juge/ de 
défense 
Focalisée sur 
le PROCESSUS 
Focalisée sur la 
RELATION
Orientation et 
formation 
•L’usager, l’apprenant 
Placement  
Matching 
•l’entreprise 
demandeuse de 
main d’oeuvre 
Accompagnement 
psychosocial 
•l’usager, le patient 
Contrôle 
•l’assurance 
chômage, la société 
POUR QUI ? 
Pas le 
travailleur 
Le travailleur 
sans emploi 
Orientation et 
formation 
•Bruxelles Formation 
•Organismes 
d’Insertion Sociale et 
Professionnelle 
(OISP) 
•Missions locales 
Placement  
Matching 
•Actiris 
•Agences d’intérim 
Accompagnement 
psychosocial 
•Missions locales 
•Travailleurs sociaux 
•CPAS 
•OISP 
Contrôle 
•ONEM 
ACTEURS ACTUELS 
(FRANCOPHONES) 
Lié à groupe Bilingue 
linguistique
OR CE QUI SEMBLE VISÉ C’EST L’ INTÉGRATION DE CES 4 
FONCTIONS EN 1 SEULE ENTITÉ. 
C’est une intégration dépourvue de sens, sans nul doute 
irréfléchie, qui risque fort d’introduire un mélange anarchique 
des différentes fonctions qu’un usager rencontre et FAIRE 
PERDRE rapidement TOUTE CONFIANCE dans leur efficacité 
aux travailleurs sans emplois ou avec emploi (et électeurs) 
concernés ! 
Un peu comme si on oubliait au niveau politique régional 
bruxellois, qu’un travailleur sans emploi d’aujourd’hui sera 
peut-être un recruteur demain ! 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE 
QUELLE RATIONALITÉ POUR LA RATIONALISATION DES 
INSTITUTIONS PUBLIQUES LIÉES À L’EMPLOI ? 
Cette centralisation risque donc d’engendrer une grande confusion et une 
généralisation de la méfiance faute d’avoir pris en compte la nature de la confiance 
qu’un usager accorde ou non aux institutions encore séparées aujourd’hui. 
Par contre une simplification sensée pourrait évnetuellement être envisagée 
à condition de respecter la séparation 
suivante 
RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION 
DE BRUXELLES CAPITALE
UNE RATIONALISATION SENSÉE EST POSSIBLE 
Construction de l’intégration à 
travers une relation 
Orientation  Formation 
Accompagnement psychosocial 
CONFIANCE 
•dans la réputation de l’institution 
•dans l’intervenant/le formateur 
•dans la relation 
Unilingue (matière communautaire) 
Bruxelles Formation + 
Missions Locales + OISP + 
CPAS 
Commanditaires/clients : Personnes - 
les travailleurs sans emploi 
Discrimination ou tri à travers 
un processus objectif 
Placement  Matching  Contrôle 
CONFIANCE 
•dans l’objectivité d’un processus discriminant 
•dans la justice du processus 
•séparation claire des rôles d’Instruction du 
dossier/ de Procureur/de Juge/ de défense 
•PAS de confiance dans l’intervenant (ce qui 
serait un risque d’inobjectivité ) 
Bilingue (matière régionale 
bicommunautaire) 
ACTIRIS + Missions de 
contrôle de l’ ONEM 
Commanditaires/clients : Institutions - 
les employeurs et l’assurance chômage 
QUELQUES INTERROGATIONS SUPPLÉMENTAIRES 
• Tiendra-t-on compte de la demande sociale NON SOLVABLE à laquelle 
répond au moins en partie le secteur non marchand grâce à ses Agents 
Contractuels Subventionnés ??? 
• Se donnera-t-on les moyens d’évaluer cette demande sociale ? Par exemple 
au travers la remontée d’information que les praticiens du non-marchand 
peuvent émettre. Et cela au moins avant d’évaluer les actions réalisées? 
• Arrivera-t-on enfin à contextualiser ces évaluations imposées aux secteurs 
de l’Insertion Sociale et Professionnelle (ISP)? 
• Quel compromis entre le point de vue favorable au secteur social et non 
marchand de l’accord de gouvernement COCOF et le point de vue 
« bulldozer » de l’accord du gouvernement régional ? 
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Réflexions sur les accords de politique des gouvernements de la Région de Bruxelles Capitale-2014

  • 1. NOTE: Ce document aborde des thèmes qui dépassent les frontières de Bruxelles ou de la Belgique. Néanmoins la pleine compréhension de ce document critique, exige sans doute d’avoir pris connaissance des aspects de politique de l’emploi mis en avant dans les deux déclarations de politique gouvernementale bruxelloise pour 2014-2019 (RBC-COCOF où siègent des représentants francophones) et d’avoir des notions de ce qu’implique en Belgique, la 6e réforme de l’État. DANS LES DÉCLARATIONS DE POLITIQUE PRÉSENTÉES • On peut déplorer une absence fréquente de références claires à des éléments de diagnostics préalables aux décisions. MAIS il y a ébauches de politiques d’évaluation préalables. • La qualité de ces évaluations, inventaires, cadastres (etc.) sera tributaire: • d’une vision d’ensemble préalable et d’une mise à plat des « préjugés » du monde politique • de qui la mènera (recours à un consultant marchand, à la recherche scientifique, à l’administration) • de la méthode (enquête, consultation participative large, avis de groupes de pression…) • OR: toujours pas de moyens donnés pour une mise à plat et une vue d’ensemble de la crise économique ou des phénomènes de non-emploi vus séparément des phénomènes d’emploi. • On s’apprête à évaluer le travail du non-marchand, des politiques publiques, de l’efficacité de l’administration, MAIS rien ne semble prévu pour analyser la qualité et l’intérêt des formations en entreprises que les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale entendent favoriser ou des précédentes mesures d’activation. • Il ne semble pas non plus que soient prévu d’analyser de manière comparative la sociologie des contextes locaux des projets et de leur public qui pourtant peut fortement intervenir dans leurs résultats et impacts à efforts équivalents. Or il faudrait contextualiser toute évaluation ! Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
  • 2. Cela ne signifie pas « absence d’analyse » … DES ANALYSES PRÉSENTES, MAIS AVEC 3 BIAIS CARACTÈRE INCOMPLET DE L’OBSERVATION On continue à observer les phénomènes d’emploi principalement à travers les seuls « travailleurs sans emploi » sans observer par exemple les caractéristiques de ceux qui travaillent. 1 ÉTALON DE MESURE INEXISTANT L’unité utilisée, l’« emploi », n’est pas sans rappeler la fluctuation pittoresque des unités de poids et mesures médiévales, avec une immense variabilité telle qu’on ignore TOTALEMENT de quoi on parle au juste (Emploi = 1 ETP d’un an ? 1 contrat en CDD d’une semaine ? Une offre publiée quelque part ? Une vague intention d’engagement ? un contrat de 3 mois saisonnier, mais reconduit chaque année ?) 2 ABSENCE DE FIABILITÉ DE LA MESURE DE LA POPULATION ACTIVE La population active (=les travailleurs avec ou sans emplois) , est abordée à travers un sondage par échantillonnage , qui est loin d’être fiable dès que l’on cherche à observer autre chose que l’échelle de la Région et du genre, et pour l’instant, le remplacement du recensement par un traitement des flux Dimona, n’a pas produit de données publiées en Région de Bruxelles Capitale. Or par exemple le taux de chômage des jeunes mesure justement la part de travailleurs sans emplois par rapport à la population active des jeunes (dont on n’a un aperçu très peu fiable statistiquement au niveau régional) 3
  • 3. IMPACT SUR LA PERCEPTION DU CHÔMAGE DES JEUNES DONC: On ne dispose pas d’étude reconnue comme statistiquement fiable qui permettrait de déterminer qu’elle est la taille de la population active (=travailleurs avec ou sans emploi) dans cette tranche d’âge en Région de Bruxelles Capitale. 1. Du point de vue démographique : le centrage sur les jeunes est « alarmiste » dans les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale:« Le niveau de chômage bruxellois reste trop élevé malgré les actions menées. 20 % de chômage, parfois plus de 30 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans (avec des pics de concentration dans certains quartiers) dont un trop grand nombre termine le cycle scolaire sans qualifications suffisantes. (…) En moyenne annuelle, Bruxelles compte 14.800 jeunes demandeurs d’emploi inoccupés. 9.200 parmi ces jeunes sont faiblement qualifiés (62,4%) et 5.700 ont une durée d’inactivité supérieure à un an (38,4%). » 2. Mais, selon l’Observatoire, moins de 9 à 10% des jeunes de 18 à 25 ans sont inscrits comme demandeurs d’emploi. 3. Entre 2002 et 2012, cette tranche d’âge visée par la garantie jeune en Région de Bruxelles Capitale est en diminution. RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE 9% de la tranche d’âge « garantie jeunes » est inscrite au chômage LE POIDS PLUME DES « JEUNES » CHÔMEURS
  • 4. MAIS BIEN SÛR… Cela n’enlève rien au caractère préoccupant : • du décrochage scolaire; • de l’inadaptation éventuelle aux jeunes de méthodes et de cadres qui fonctionnent avec des adultes; Plus globalement, cela ne réduit en rien la gravité • de la difficulté actuelle à tous les âges de « débuter » et de se constituer une expérience professionnelle concurrentielle, que l’on termine ses études ou que l’on doive se reconvertir dans une nouvelle orientation ! • des conséquences en termes de transmissions des savoirs et de conservation du stock de compétences-métier . MISE À PART LA CONCENTRATION DES MOYENS PUBLICS PEU DE NOUVEAUTÉS DANS CE QUI EST ANNONCÉ Si ce n’est • La centralisation et la dé-municipalisation (après une période de décentralisation et d’actions « locales » ). Cela ne témoigne généralement pas d’une grande inspiration, ni en matière de management, ni en matière de politique. • La reconduction de « solutions » avec des variantes qui ne semblent pas résoudre le problème du non-emploi en termes macroéconomiques depuis 20 ans, • Les quelques « nouveautés » sont dans les cartons d’Actiris depuis parfois 4 ans (comme la recomposition de politique ACS) On peut craindre que la mise en oeuvre de ces « nouveautés » dont ce qui concerne la garantie jeune ou la recomposition de la mesure ACS (Agent contractuel subventionnés mis à disposition des entreprises et institutions du secteur sans but lucratif) , se fasse au détriment d’autres catégories de travailleurs, et généralise la précarité et le provisoire de l’emploi. Cela alors que les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale annoncent vouloir lutter contre cette précarité !!!
  • 5. POUR ALLER PLUS LOIN… Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme Qu’est ce qu’on devrait observer ? Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à l’emploi ? Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof POUR ALLER PLUS LOIN… Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme Qu’est ce qu’on devrait observer ? Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à l’emploi ? Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
  • 6. LE TRAVAIL… UN MARCHÉ ? Actuellement en Région de Bruxelles Capitale ou ailleurs, tout indique que le travail est regardé comme « une marchandise comme une autre » et que donc il y a bien « marché du travail ». Mais les politiques ou les intervenants sociaux ne semblent pas toujours, prendre la mesure de ce que cela signifie ! Peut-être est-ce parce que depuis les années 1970 un glissement sémantique s’est opéré en Belgique de « Marché du travail « à « Marché de l’emploi », avec une curieuse permutation de ce qui serait « offres » et « demandes ». Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof GLISSEMENT SÉMANTIQUE « mmaarrcchhéé ddee ll’’eemmppllooii » Offre •Les employeurs « offrent » de l’emploi Demande •Les chômeurs demandent de l’emploi « marché du travail » Offre •Les travailleurs offrent leurs compétences mises sur le marché Demande •Les employeurs demandent de la force de travail compétente
  • 7. LE TRAVAIL… UN MARCHÉ ? C’est la force de travail que est la seule « marchandise » mise sur un marché, non l’offre d’emploi, (ce ne sont pas les entreprises qui offrent à la vente, un service !) DONC pour comprendre les problèmes du travail il faut • renoncer à ce glissement sémantique bizarre (*) • revenir à l’idée d’un marché du travail ET • Les travailleurs sont des offreurs de main d’oeuvre en concurrence • Les employeurs sont en concurrence pour la meilleure main d’oeuvre possible (*) en ce sens qu’on ne tentera pas de l’analyser ici Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof POUR ALLER PLUS LOIN… Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme Qu’est ce qu’on devrait observer ? Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à l’emploi ? Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
  • 8. QUEL COMPROMIS, ENTRE « LAISSER-FAIRE » LES LOIS DU MARCHÉ ET UN INTERVENTIONNISME ? Accompagner (ou activer) 1 demandeur d’emploi à l’emploi revient à donner à CE demandeur d’emploi un avantage compétitif parmi l’offre de force de travail compétente mise sur le marché par les travailleurs (indépendants ou salariés) . Administrer cette même mesure d’accompagnement à tous revient donc à donner absurdement le même avantage compétitif à tous, car alors par rapport à quels concurrents ? • Si l’action sur le chercheur d’emploi est une orientation vers une formation, la généralisation de cet avantage compétitif à tous les chercheurs d’emploi produit sans doute des effets d’épanouissement individuels, et par émulation, des effets sociétaux divers en terme de développement du stock de connaissances et de rayonnement de la Région de Bruxelles Capitale dans le domaine de la formation et l’enseignement (et constitue ensuite peut-être une pression à chercher à travailler dans d’autres pays) • Si l’action sur le chercheur d’emploi est un encodage, puis une pression à augmenter le débit des candidatures posées, • non seulement cela ne constitue aucun avantage compétitif, • mais cela envahit les employeurs de courriers qui sont comparables à des spams en plus coûteux à traiter ! RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE QUEL COMPROMIS, ENTRE « LAISSER-FAIRE » LES LOIS DU MARCHÉ ET UN INTERVENTIONNISME ? • En matière d’emploi, les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale semblent refléter la continuation d’un INTERVENTIONISME mal outillé en diagnostic • La politique de l’emploi et de la formation reste centrée sur l’observation et l’action des seuls travailleurs sans emplois, pas sur l’ensemble des travailleurs de la Région de Bruxelles Capitale. • Faute d’unité de mesure claire de ce qu’est un « emploi » , il est impossible d’établir quand et où il y a ou pas surproduction d’offre de compétences par rapport aux heures de travail humain consommées par les entreprises. (Donc pas d’outils réels d’étude de marché) RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE
  • 9. LA DEMANDE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL Secteur public et non marchand CRÉATION D’EMPLOI= Augmentation de budget (donc absence d’« économies » budgétaires) ou des subventions. Secteur marchand CRÉATION d’EMPLOI = DEMANDE d’une unité de main d’oeuvre supplémentaire en fonction de prévisions RÉALISTES de ventes ou commandes en augmentation (et en absence de hausse de productivité des travailleurs) À confondre, on oublie souvent que la demande de main-d’oeuvre supplémentaire (création d’emploi) d’un employeur « marchand » résulte d’une augmentation de la DEMANDE solvable (mesurée par son carnet de commandes ou ses ventes). Et si la productivité des travailleurs est en grande progression, il a même plus de chance de licencier si la demande est stable (cf. évolution du secteur bancaire) RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE POUR ALLER PLUS LOIN… Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme Qu’est ce qu’on devrait observer ? Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à l’emploi ? Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof
  • 10. FOCALISATION SUR L’OBSERVATION ET L’ACTION DES SEULS TRAVAILLEURS SANS EMPLOIS DONC • En matière d’emploi, les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale reflètent la continuation d’un INTERVENTIONISME qui ne prend pas en considération les divers rapports de forces concurrents, inhérents à un marché et ne tend donc pas de le réguler au travers des projets et mesures envisagées. • Il n’y aucune prise en considération, ni dans l’analyse, ni dans l’action, des concurrences entre travailleurs avec ou sans emploi, comme si le marché du travail n’était pas un marché ! • EX: on ne tient nulle part compte que les travailleurs sans emploi moins qualifiés ont pour une candidature à un même poste , un désavantage compétitif par rapport à des concurrents peut-être plus nombreux et surqualifiés, ou par rapport aux candidats qui souhaitent quitter un emploi en CDD ou à temps partiel. • A se centrer uniquement sur les travailleurs sans emploi, on ne met en place aucune politique en matière de mobilité professionnelle ascendante de personnes qui occuperaient des emplois pour lesquels elles seraient surqualifiées. RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE PAS D’UNITÉ DE MESURE CLAIRE DE CE QU’EST UN « EMPLOI » , DONC impossible d’établir quand et où il y a ou pas surproduction d’offre de compétences par rapport aux heures de travail humain consommées par les entreprises • Grande confusion sur ce qu’est la création d’emploi avec une définition différente selon qu’on se situe à proximité du monde politique ou qu’on est électeur (pour qui « emploi » veut dire « ETP stable » suffisant pour vivre) • Croyance que l’action du chercheur d’emploi « crée de l’emploi » • Croyance que des projets liés aux chômeurs contribuent à la création nette d’emplois marchands (autres que l’accompagnement des chômeurs) • Cela se traduit par une forme de voeux incantatoire de « création d’emploi ex-nihilo» alors que les seuls secteurs qui peuvent réfléchir de la sorte sont ceux qui sont moins dépendants d’une demande solvable: • le secteur public, • le secteur non marchand, et celui de l’économie sociale qui semblent les parents pauvres de cette DPR. Et cela avant même de s’interroger sur les « emplois de qualité » que souhaite le gouvernement: devraient-ils être comptés de la même manière que les emplois idiots ? (et comment les définira-t-on: la stabilité ? le salaire ? l’ennui ? l’utilité sociale ?) RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE
  • 11. POUR ALLER PLUS LOIN… Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme Qu’est ce qu’on devrait observer ? Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à l’emploi ? Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof OMNIPRÉSENCE D’UNE POLITIQUE DE L’OFFRE Tout se passe comme si les gouvernements, quels que soient les partis qui les composent, restaient « bloqués » sur une forme dérivée de la POLITIQUE DE L’OFFRE venue des années ’80 (Supply Side Economics, mais sans les « Deficit Spendings » !). Ce centrage sur l’OFFRE, particulièrement présent dans les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale , néglige de plus en plus d’évaluer l’existence et le volume d’une demande solvable Et que dire de la demande sociale – et non solvable- des électeurs ? En tient-on réellement compte ? Et si oui , comment en prendra-t-on connaissance et comment l’évaluera-t-on ? Fera-t-on confiance aux contributions que pourraient fournir les services sociaux et le secteur non-marchand ? RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE
  • 12. POUR RAPPEL: QUI DIT « MARCHÉ » DIT DEMANDE OFFRE DEMANDE OFFRE Commerce Des clients SOLVABLES demandent des services et des produits. Des entreprises qui ouvrent ou se développent demandent des services et des produits. Des pouvoirs publics (si leur budget ne rétrécit pas) demandent des services et des produits Des entreprises ou des indépendants développent une offre de services et de produits On offre la mise en place de « pôles commerciaux » Marché du travail Des entreprises sont en demande de compétences et de main d’oeuvre. Les salariés et les chômeurs offrent leurs compétences sur le marché du travail Des formations sont offertes aux entreprises (à leur travailleurs ou à ceux qu’elles pensent engager) Social et santé Des personnes ont des besoins peu solvables qui sont identifiés (inventés?) puis traduits en demandes par le secteur social et les pouvoirs publics. Des services sociaux non-marchands sont développés et offerts en fonction de cette demande (et financés si cela correspond à la politique souhaitée par le gouvernement) Formation Des personnes sont motivées et intéressées par l’apprentissage de quelque chose qu’elles demandent Des formations gratuites ou payantes sont offertes (=mises sur le marché) RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE OMNIPRÉSENCE D’UNE POLITIQUE DE L’OFFRE: EXEMPLES • MARCHE DU TRAVAIL : • la définition d’ « emploi de qualité » ou « convenable », est vue du côté de ce qu’on compte imposer comme contrainte à l’offre de main d’oeuvre, le travailleur sans emploi, et se passe presque complètement de l’analyse de la demande des employeurs ( ex: veulent-ils vraiment d’un travailleur contraint, et qui a XX km à parcourir pour se rendre au travail ?) • On exigerait que la création d’emplois corresponde à l’offre de main-d’oeuvre peu qualifiée (donc on devrait créer des « nouvelles demandes » de main-d’oeuvre peu qualifiée) • On décide de soutenir la création d’emploi jeune sans s’interroger sur la demande réelle du secteur marchand en matière de main d’oeuvre (donc risque d’effet d’aubaine, de carrousel , ou alors d’insuccès de la mesure) • COMMERCE: • On décide de multiplier l’offre en matière commerciale (grands projets, et commerces de proximité) sans vérifier l’existence d’une demande solvable suffisante au risque là encore, de provoquer un « effet carrousel » dans le domaine des ouvertures et faillites de commerces. • FORMATION: • On néglige les demandes, les capacités, les motivations , les besoins des personnes qui demanderaient telle ou telle formation pour se centrer sur l’offre. RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE
  • 13. Faute d’avoir compris ce « marché » du travail ► On agit sur l’offre de main d’oeuvre en contraignant le chercheur d’emploi, en exigeant qu’il démultiplie la diffusion de son offre (ses candidatures) sans s’interroger sur la demande des employeurs qui préfèrent sans doute un travailleur réellement motivé à un travailleur contraint. ► On continue d’ignorer l’impact de « mesures d’économie » sur la demande de main d’oeuvre (licenciement? non-renouvellement des départs, baisse des commandes aux fournisseurs privés) ou de « rationalisation » sur le volume d’emploi public et subventionné. ► On annonce lutter contre les discriminations à l’embauche, mais sans reconnaître que recruter est le processus forcément discriminant d’un demandeur confronté à une surabondance d’offre de main d’oeuvre . On néglige donc d’élucider le bien ou mal fondé de cette discrimination (ex: stéréotypes, préjugés favorables à l’un ou l’autre sous-groupe du marché du travail, dont le très courant préjugé favorable à l’engagement, de personnes PAS AU CHÔMAGE, etc.) ► Nous n’avons aucune représentation claire de la possible surproduction de main d’oeuvre en Région de Bruxelles Capitale faute de commnaditer une analyse de la demande de main-d’oeuvre et de la consommation de travail humain (exprimée en ETP) ► Sans cette mesure quantitative du décalage en l’offre globale de main d’oeuvre et ce que l’économie DEMANDE , on fait donc comme si une surabondance de l’offre de compétences mise sur le marché du travail allait se régler miraculeusement seule, et l’on fait presque TOUS l’économie de la réflexion politique. RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE MAIS dans un sens les politiques semblent tenir compte de la DEMANDE des entreprises • En synthétisant à l’excès leurs exigences purement « théoriques » en matière de qualification et sur base d’intention d’engagements parfois tout autant « théoriques » qui reposent sur un souhait d’externalisation de la responsabilité sociale des entreprises de contribuer à la formation. Des exigences mises à l’engagement parfois peu pratiquées dans les faits. • En négligeant la variabilité des exigences (notamment la variation du degré de spécialisation ou de polyvalence exigé selon la taille de l’entreprise) et l’ensemble de l’offre de main-d’oeuvre disponible (employée ou au chômage) (*) • Au travers des « fonctions critiques » qui ne reflètent pas grand-chose de signifiant sinon un biais statistique (16 (ou+) demandes par an qui mettent en moyenne plus de temps à être satisfaites que la moyenne des offres) • Sans tenir compte de l’inertie de la mise en formation et de la volatilité du marché largement ouvert aux travailleurs de l’UE (*) chose que les organismes d’Insertion Sociale et Professionnelle gèrent entre autres par un ciblage plus étroit d’entreprises et parfois une veille constante auprès d’un portefeuille d’employeurs qui accueillent leurs stagiaires. MAIS: le soutien à la formation en entreprises présent dans les accords gouvernementaux de la Région de Bruxelles Capitale s’il est convenablement évalué et contrôlé, pourrait être une ébauche de prise en considération « participative » des employeurs. RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE
  • 14. QUELQUES THÈMES POUR ALLER PLUS LOIN… Et si on prenait la mesure de ce qu’est un « marché » du travail ? Créer de l’emploi ? Limite de l’interventionnisme Qu’est ce qu’on devrait observer ? Les problèmes d’une politique centrée sur l’offre. Quelle rationalité pour la rationalisation des institutions publiques liées à l’emploi ? Sur les accords de gouvernement 2014 –Région et Cocof QUELLE RATIONALITÉ POUR LA RATIONALISATION DES INSTITUTIONS PUBLIQUES LIÉES À L’EMPLOI ? Il paraît fort difficile de comprendre l’intérêt de rassembler tous les acteurs de l’emploi au même endroit en même temps que les compétences de contrôle de l’assurance chômage sont transférée s à la Région . Cela d’autant que de toute façon, le gouvernement régional souhaite développer le numérique, comprendre donc l’intégration informatisée des communications qui dispensent de se trouver sur le même lieu ou dans la même institutions. C’est un point sur lequel Bruxelles Formation est très avancé puisque l’ensemble des communications et des flux d’informations des services, même physiquement éparpillés , sont intégrés virtuellement au sein d’un progiciel de gestion (de type SAP) / bureau sans papier. OR la séparation des institutions s’occupant des travailleurs sans emplois fait sens pour: • les actions menées • la nature de la confiance qui doit y régner • l’usager cible de l’action • le caractère unilingue ou bilingue RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE
  • 15. Traitement semi-collectif Orientation et formation Placement Matching Accompagnement psychosocial Contrôle LES 4 TYPES D’ACTIONS SUR LE TRAVAILLEUR SANS EMPLOI Traitement au cas par cas PLACE DE LA CONFIANCE ? Orientation et formation • CONFIANCE dans la réputation de l’institution • CONFIANCE dans l’intervenant/le formateur Placement Matching • CONFIANCE dans l’objectivité d’un processus discriminant • PAS de confiance particulière dans la relation à l’intervenant (risque d’inobjectivité ) Accompagnement psychosocial • CONFIANCE dans l’intervenant • CONFIANCE dans la relation Contrôle • CONFIANCE dans la justice du processus • Séparation claire des rôles d’Instruction du dossier/ de Procureur/de Juge/ de défense Focalisée sur le PROCESSUS Focalisée sur la RELATION
  • 16. Orientation et formation •L’usager, l’apprenant Placement Matching •l’entreprise demandeuse de main d’oeuvre Accompagnement psychosocial •l’usager, le patient Contrôle •l’assurance chômage, la société POUR QUI ? Pas le travailleur Le travailleur sans emploi Orientation et formation •Bruxelles Formation •Organismes d’Insertion Sociale et Professionnelle (OISP) •Missions locales Placement Matching •Actiris •Agences d’intérim Accompagnement psychosocial •Missions locales •Travailleurs sociaux •CPAS •OISP Contrôle •ONEM ACTEURS ACTUELS (FRANCOPHONES) Lié à groupe Bilingue linguistique
  • 17. OR CE QUI SEMBLE VISÉ C’EST L’ INTÉGRATION DE CES 4 FONCTIONS EN 1 SEULE ENTITÉ. C’est une intégration dépourvue de sens, sans nul doute irréfléchie, qui risque fort d’introduire un mélange anarchique des différentes fonctions qu’un usager rencontre et FAIRE PERDRE rapidement TOUTE CONFIANCE dans leur efficacité aux travailleurs sans emplois ou avec emploi (et électeurs) concernés ! Un peu comme si on oubliait au niveau politique régional bruxellois, qu’un travailleur sans emploi d’aujourd’hui sera peut-être un recruteur demain ! RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE QUELLE RATIONALITÉ POUR LA RATIONALISATION DES INSTITUTIONS PUBLIQUES LIÉES À L’EMPLOI ? Cette centralisation risque donc d’engendrer une grande confusion et une généralisation de la méfiance faute d’avoir pris en compte la nature de la confiance qu’un usager accorde ou non aux institutions encore séparées aujourd’hui. Par contre une simplification sensée pourrait évnetuellement être envisagée à condition de respecter la séparation suivante RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE
  • 18. UNE RATIONALISATION SENSÉE EST POSSIBLE Construction de l’intégration à travers une relation Orientation Formation Accompagnement psychosocial CONFIANCE •dans la réputation de l’institution •dans l’intervenant/le formateur •dans la relation Unilingue (matière communautaire) Bruxelles Formation + Missions Locales + OISP + CPAS Commanditaires/clients : Personnes - les travailleurs sans emploi Discrimination ou tri à travers un processus objectif Placement Matching Contrôle CONFIANCE •dans l’objectivité d’un processus discriminant •dans la justice du processus •séparation claire des rôles d’Instruction du dossier/ de Procureur/de Juge/ de défense •PAS de confiance dans l’intervenant (ce qui serait un risque d’inobjectivité ) Bilingue (matière régionale bicommunautaire) ACTIRIS + Missions de contrôle de l’ ONEM Commanditaires/clients : Institutions - les employeurs et l’assurance chômage QUELQUES INTERROGATIONS SUPPLÉMENTAIRES • Tiendra-t-on compte de la demande sociale NON SOLVABLE à laquelle répond au moins en partie le secteur non marchand grâce à ses Agents Contractuels Subventionnés ??? • Se donnera-t-on les moyens d’évaluer cette demande sociale ? Par exemple au travers la remontée d’information que les praticiens du non-marchand peuvent émettre. Et cela au moins avant d’évaluer les actions réalisées? • Arrivera-t-on enfin à contextualiser ces évaluations imposées aux secteurs de l’Insertion Sociale et Professionnelle (ISP)? • Quel compromis entre le point de vue favorable au secteur social et non marchand de l’accord de gouvernement COCOF et le point de vue « bulldozer » de l’accord du gouvernement régional ? RÉFLEXIONS SUR LES POLITIQUES DE L'EMPLOI EN RÉGION DE BRUXELLES CAPITALE