Baromètre mensuel de l'économie Aviva / Odoxa / Challenges / BFM - Mars 2016
1. Baromètre de l’économie
Mars 2016
Sondage réalisé par
Publié le jeudi 3 mars 2016
Levée d’embargo le jeudi 3 mars à 06H45
pour
, et
2. Méthodologie
Recueil Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français
interrogés par Internet le 25 février 2016.
Echantillon
Echantillon de 996 personnes représentatif de la
population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon est assurée par la
méthode des quotas appliqués aux variables suivantes :
sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification
par région et catégorie d’agglomération.
3. Précisions sur les marges d’erreur
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur.
Cette marge d’erreur signifie que le résultat d’un sondage se situe, avec un niveau de confiance de 95%, de part
et d’autre de la valeur observée.
La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé.
Si le pourcentage observé est de …
Taille de
l’Echantillon
5% ou
95%
10% ou
90%
20% ou
80%
30% ou
70%
40% ou
60%
50%
800 1,5 2,5 2,8 3,2 3,5 3,5
900 1,4 2,0 2,6 3,0 3,2 3,3
1 000 1,4 1,8 2,5 2,8 3,0 3,1
2 000 1,0 1,3 1,8 2,1 2,2 2,2
Lecture du tableau : Dans un échantillon de 1000 personnes, si le pourcentage observé est de 20%, la marge d’erreur est égale à 2,5%.
Le pourcentage réel est donc compris dans l’intervalle [17,5 ; 22,5].
4. Principaux enseignements
La loi El Khomri ne passe pas dans l’opinion
1 - Plus des deux-tiers des Français (67%) sont opposés à la loi El Khomri
2 - Sacrifier son volet « plafonnement des prud’hommes » serait sans doute le moyen le plus sûr de
parvenir à faire passer, sans la détricoter, la loi El Khomri car plusieurs de ses autres dispositions
phares sont, elles, largement soutenues
3 - Une courte (52% contre 47%) majorité de Français pense que Manuel Valls devrait démissionner si
la loi El Khomri n’est pas votée. Bien que très hostiles à cette loi, les sympathisants de gauche eux, ne
le souhaitent pas
4 – Loi El Khomri ou pas, les Français comme les sympathisants socialistes sont toujours une large
majorité à penser que M. Valls serait un meilleur candidat que F. Hollande pour le PS en 2017
Ce soutien des Français comme des sympathisants du PS à une candidature Valls, conjugué aux risques de blocage
sur la loi El Khomri pourraient légitimement inciter le Premier ministre à ne pas hésiter à « rendre son tablier » si SA
loi était sacrifiée ou détricottée. En effet, autant il serait impossible à un Premier ministre en exercice de se
présenter contre son Président à une primaire de gauche, autant il serait tout à fait légitime à le faire, s’il n’était plus
membre du gouvernement.
Gaël Sliman, Président d’Odoxa
@gaelsliman
5. Synthèse détaillée de Gaël Sliman (1/4)
1 - Plus des deux-tiers des Français (67%) sont opposés à la loi El Khomri
Depuis 4 ans les Français demandent des réformes fortes et radicales sur le plan économique. D’ailleurs, jusqu’à présent toutes
les réformes les plus fortes qui ont été testés dans les enquêtes, notamment sur ce baromètre (loi Macron I par exemple) ont
toujours été majoritairement soutenues et même la plupart des pistes de réformes envisagées parfois par les économistes les
plus transgressifs ont été elles aussi le plus souvent soutenues, ou en tout cas, n’ont JAMAIS suscitées le rejet massif de
l’opinion (au pire elles étaient accueillies à 50/50 en termes de soutien/rejet).
C’est valable, qu’il s’agisse de la remise à plat des 35 h, ou même de la possibilité donnée aux entreprises de licencier plus
facilement (pour les inciter à embaucher aussi plus facilement) ou, plus fort encore, de la mise en place du contrat de travail
unique que le gouvernement n’a finalement pas osé porter.
C’est dire si, dans son principe, une réforme assez radicale comme l’est la loi El Khomri sur le droit du travail pourrait
facilement voire devrait être soutenue ou, au moins, pas massivement rejetée, par les Français.
Il n’en est rien.
LA LOI EL KHOMRI EST TRES MASSIVEMENT REJETEE PAR PLUS DES DEUX-TIERS DES FRANÇAIS.
67% de nos concitoyens s’y déclarent opposés contre seulement 32% qui y sont favorables. Chose rare, le rejet de cette loi
voulue par un gouvernement de gauche est unanime à gauche comme à droite et s’avère même encore plus fort parmi les
sympathisants de gauche (72%) que parmi ceux de droite (61%).
2 - Sacrifier son volet « plafonnement des prud’hommes » serait sans doute le moyen le plus sûr de parvenir à faire passer,
sans la détricoter, la loi El Khomri car plusieurs de ses autres dispositions phares sont, elles, largement soutenues
C’est incontestablement parce que cette loi est jugée fondamentalement mauvaise dans ses dispositions, et non pas par
« conservatisme » que les Français s’y opposent dans une telle proportion. Réformer oui et si possible radicalement, mais pas
n’importe comment, tel est leur message.
Tout dans la Loi El Khomri n’est pas rejeté par l’opinion, bien au contraire.
Nos précédentes enquêtes sur le sujet montrent même que deux des principes essentiels de la loi sont même très largement
soutenus par les Français :
6. Synthèse détaillée de Gaël Sliman (2/4)
1) Instituer le fait qu’une entreprise puisse adapter la durée de travail de ses salariés et même leurs salaires à ses
contraintes internes
2) Permettre aux entreprises de pouvoir passer par-dessus les éventuels barrages syndicaux en faisant directement
appel à une référendum de salariés
Ainsi, mi-janvier, notre sondage ODOXA pour itélé montrait que 56% des Français étaient favorables à ce que soit « laissé aux
entreprises de la souplesse pour pouvoir moduler le temps de travail et les salaires en cas de difficultés économiques ».
La semaine dernières notre sondage ODOXA pour le Parisien indiquait que pas moins de 69% des Français étaient favorables à
ce que soient organisés par les entreprises des référendums d’entreprises auprès de leurs salariés pour passer outre
d’éventuels blocages syndicaux.
Mais nos enquêtes montrent aussi que d’autres dispositions suscitent une profonde incompréhension de l’opinion.
C’est tout particulièrement le cas du volet prud’homal de la loi offrant la garantie aux employeurs d’avoir un coût plafond aux
Prud’hommes (15 mois de salaires) quelle que soit la situation personnelle du salarié, son absence de faute, son ancienneté
ou encore les torts de l’employeur.
Ce volet est interprété par les Français, et surtout par les sympathisants de gauche (60% y sont opposés), comme une forme
de « licence to kill » à la fois socialement très injuste et surtout très inefficace pour limiter le chômage.
Difficile en effet pour le gouvernement d’expliquer que cette disposition n’incitera pas de très nombreuses entreprises à
licencier de très nombreux salariés quadra ou quinquagénaires ayant 20 ans d’ancienneté et coûtant donc plus cher que les
« petits jeunes » qui les remplaceront.
C’est sans doute cela qu’il faudra non pas adapter ou moduler mais purement et simplement supprimer si le gouvernement
veut faire passer sa réforme, qui plus est, sans avoir à la détricoter.
Cette suppression éventuelle satisferait tous les Français ou presque et n’aurait sans doute guère d’impact négatif sur les
prévisions d’embauches des entreprises.
En effet, cet aspect prud’homal, s’il est évidemment très apprécié du patronat ne constitue dans aucune de nos enquêtes
après des chefs d’entreprises un levier d’embauches.
7. Synthèse détaillée de Gaël Sliman (3/4)
Si, dans les enquêtes auprès des chefs d’entreprises, ceux-ci citent souvent le risque prud’homal comme un « cauchemar »
pour eux, aucun chef d’entreprise ne justifie ses préventions à embaucher un salarié parce qu’il anticiperait que s’il avait à le
licencier dans 3 ou 10 ans les prud’hommes pourraient lui coûter très cher.
Bref, pour garder l’essentiel de l’esprit de la Loi, la sagesse voudrait que le gouvernement supprime une disposition peu
efficace en termes d’embauches et qui suscite un maximum de résistances.
A défaut, la Loi risque fort de ne pas passer et le Premier ministre pourrait être contraint de démissionner…
3 - Une courte (52% contre 47%) majorité de Français pense que Manuel Valls devrait démissionner si la loi El Khomri n’est
pas votée. Bien que très hostiles à cette loi, les sympathisants de gauche eux, ne le souhaitent pas
Pourtant très favorables à ce que les réformes soient prises rapidement et peu amoureux des interminables débats
parlementaires, les Français sont totalement hostiles à un passage en force via le 49.3 sur la loi El Khomri.
Dans notre sondage ODOXA pour CQFD du 19 février (Opcit) plus de six Français sur dix (62%) estimaient que l’usage du 49.3
pour faire passer la loi serait « choquant car cela empêcherait les députés de se prononcer ». A l’inverse, seulement 37%
l’approuvaient jugeant que cela ne serait « pas choquant car permettrait de réformer rapidement le droit du travail ».
Logiquement dès lors, puisque les Français sont à la fois hostiles à la loi et opposés à l’usage du 49.3 qu’il avait (un temps)
brandi, ils sont une majorité (52% contre 47%) à penser que le Premier ministre, Manuel Valls, devrait démissionner si la loi El
Khomri n’était finalement pas votée.
Mais ce souhait de départ n’est ni massif (l’écart est bien plus serré que ne l’est le rejet de la loi dans l’Opinion) ni unanime :
ainsi les sympathisants de droite, qui ne souhaitent pas nécessairement le succès du gouvernement sont 59% à souhaiter le
départ de Valls, alors que ceux de gauche, pourtant très hostiles à la Loi sont une proportion parfaitement inverse (57%) à ne
pas la souhaiter.
Même quand ils ne sont pas d’accord avec lui, les sympathisants de gauche considèrent donc toujours largement Manuel Valls
comme un atout pour le gouvernement.
8. Synthèse détaillée de Gaël Sliman (4/4)
4 – Loi El Khomri ou pas, les Français comme les sympathisants socialistes sont toujours une large majorité à penser que M.
Valls serait un meilleur candidat que F. Hollande pour le PS en 2017
Et lui, Manuel Valls, n’aurait-il finalement pas intérêt à quitter le navire aujourd’hui sur un prétexte fort, comme le serait
incontestablement un blocage ou un détricotage de « SA » loi ?
Ce serait un bon moyen en tout cas de s’éloigner à temps d’un Président très impopulaire que les Français ne veulent surtout
pas voir se représenter en 2017… et pourquoi pas de se présenter à sa place l’année prochaine.
Scenario de politique fiction ? Evidemment oui, pour le moment. Mais les Français, eux, sont en tout cas tous convaincus que
Valls serait un meilleur candidat qu’Hollande pour le PS en 2017.
Les deux-tiers d’entre eux (65% contre 30%) le pensent et surtout, les sympathisants du PS, qui sont les premiers concernés
sont eux aussi une écrasante majorité (57% contre 42%) à préférer le Premier ministre au Président pour 2017.
Celui qu’ils n’avaient crédités que de 5% lors de la primaire socialiste de 2011, lui préférant largement l’ancien premier
secrétaire de leur parti, est désormais jugé un bien meilleur candidat par l’électorat socialiste.
Signe du désaveu du Président auprès du peuple de gauche, même en élargissant à TOUT le « peuple de gauche » en
agrégeant aux sympathisants PS ceux d’EELV, du FG et de l’extrême-gauche, le Président ne parvient même pas à faire la
différence avec son réputé plus droitier Premier ministre : 50%, seulement le citerait comme le meilleur (ou le moins mauvais)
des deux.
Ce soutien des Français comme des sympathisants du PS à une candidature Valls, conjugué aux risques de blocage sur la loi El
Khomri pourraient légitimement inciter le Premier ministre à ne pas hésiter à « rendre son tablier » si SA loi était sacrifiée ou
détricotée. En effet, autant il serait impossible à un Premier ministre en exercice de se présenter contre son Président à une
primaire de gauche, autant il serait tout à fait légitime à le faire, s’il n’était plus membre du gouvernement.
Gaël Sliman, Président d’Odoxa
@gaelsliman
9. 9
Confiance en l’avenir de la situation économique
Depuis ces dernières semaines êtes-vous plutôt plus confiant ou plutôt moins confiant
concernant l’avenir de la situation économique en France ?
Plutôt plus confiant :
21%
Plutôt moins confiant :
79%
+1=
Indice « Plutôt plus confiant » - « Plutôt moins confiant » = -58
(Rappel février 2016 : -59)
11. 11
Confiance en l’avenir de la situation économique en
France selon la proximité partisane
Depuis ces dernières semaines êtes-vous plutôt plus confiant ou plutôt moins confiant
concernant l’avenir de la situation économique en France ?
21%
35%
12%
79%
65%
88%
Ensemble
Sympathisants de gauche
Sympathisants de droite
Plutôt plus confiant Plutôt moins confiant
Rappels « Plutôt plus confiant »
février 2016*
20%
37%
10%
*Sondage Odoxa « Baromètre de l’économie » pour BFM Business, Challenges et AVIVA Assurance publié le 15/01/2015
12. 12
Soutien de la loi El Khomri sur le droit du travail
D’après ce que vous en savez, diriez-vous que vous êtes plutôt favorable ou plutôt opposé à la loi El
Khomri sur le droit du travail ?
Plutôt favorable
32%
Plutôt opposé
67%
(NSP)
1%
13. 13
32%
27%
38%
67%
72%
61%
1%
1%
Ensemble
Sympathisants de gauche
Sympathisants de droite
Plutôt favorable Plutôt opposé (NSP)
Soutien de la loi El Khomri sur le droit du travail
selon la proximité partisane
D’après ce que vous en savez, diriez-vous que vous êtes plutôt favorable ou plutôt opposé à la loi El
Khomri sur le droit du travail ?
14. 14
Devoir de démission de Manuel Valls si la loi El Khomri n’est
pas votée
Manuel Valls a affiché sa détermination à faire passer cette loi en affirmant qu’il était prêt à recourir
l’article 49-3. Selon vous, Manuel Valls doit-il démissionner si la loi El Khomri n’est pas votée ?
Oui
52%
Non
47%
(NSP)
1%
15. 15
52%
43%
59%
47%
57%
40%
1%
1%
Ensemble
Sympathisants de gauche
Sympathisants de droite
Oui Non (NSP)
Devoir de démission de Manuel Valls si la loi El Khomri n’est
pas votée selon la proximité partisane
Manuel Valls a affiché sa détermination à faire passer cette loi en affirmant qu’il était prêt à recourir
l’article 49-3. Selon vous, Manuel Valls doit-il démissionner si la loi El Khomri n’est pas votée ?
16. 16
Le meilleur candidat pour le Parti socialiste à l’élection
présidentielle de 2017
Selon vous, qui de François Hollande ou de Manuel Valls serait le meilleur candidat pour le
Parti socialiste à l’élection présidentielle de 2017 ?
François Hollande
30%
Manuel Valls
65%
(NSP)
5%
* Sondage Odoxa pour le Parisien Aujourd’hui en France publié le 4 mai 2015
* Rappel 4 mai 2015 : 24%
* Rappel 4 mai 2015 : 70%
17. 17
30%
50%
42%
19%
65%
48%
57%
74%
5%
2%
1%
7%
Ensemble
Sympathisants de gauche
Dont sympathisants PS
Sympathisants de droite
François Hollande Manuel Valls (NSP)
Le meilleur candidat pour le Parti socialiste à l’élection
présidentielle de 2017 selon la proximité partisane
Selon vous, qui de François Hollande ou de Manuel Valls serait le meilleur candidat pour le
Parti socialiste à l’élection présidentielle de 2017 ?