3. Mieux prévenir le burn-out en identifiant
bien en amont les signaux faibles
3
4. 4
Pour l’ensemble des Etats de l’Union Européenne, le coût du
stress est estimé à environ 20 Milliards d’euros par an (1).
Les dépressions et autres maladies dues au stress seraient à
l’origine de 50 à 60% de l’ensemble des journées de travail
perdues (1).
1 salarié sur 3 souffre de stress, d’épuisement psychologique
et/ou de perturbation du sommeil (2).
Sources :
(1) European Agency for Safety and Health at Work, The economic effects of occupational safety
and health in the Member States of the European Union. Bilbao, European Agency
(2) 2011 Etude Estime - IME
Le stress,quelques constats
5. Le stress, définition
5
• Définition :
« Un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des
contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres
ressources pour y faire face »
Agence Européenne pour la sécurité et la santé au travail
Caractère
subjectif
Manque de
contrôle du
sujet
Incertitude
de l’issue
7. Les mécanismes du stress
7
Dans le monde animal le stress fonctionne comme un mécanisme de défense et de survie
Chez l’être humain, si la partie archaïque du cerveau (territoire reptilien) détecte une situation de
danger ou l’interprète comme telle, elle enclenche un processus instinctif de survie : le stress
En situation de stress, nous abordons donc des comportements stéréotypés que nous ne maitrisons
pas :
La Fuite : chercher à s’échapper
La Lutte : se retourner contre l’agresseur, chercher à l’intimider voire en dernier recours, engager le
combat
L’Inhibition : s’effacer, se mettre en retrait, tenter de se faire oublier
9. Les mécanismes du stress
9
Le stress prépare notre corps à réagir lorsque nous nous sentons menacés
Les effets du stress sont différents s’il est ponctuel ou s’il dure
Situation de stress ponctuel : transpiration, cœur qui bat > sécrétion d’hormones (catécholamines et
glucocorticoïdes)
Cette réaction de l’organisme permet de répondre à la situation stressante : les symptômes disparaissent
Situation de stress chronique : la situation dure ou s’intensifie. L’organisme est en surrégime, sécrète plus
d’hormones
Les récepteurs qui devraient les réguler, sont débordés
Apparition des troubles du sommeil, de la concentration puis les maux de dos, maladies
cardiovasculaires ou encore dépression
10. Le modèle biophysiologique du stress
10
« Le stress est la réponse non spécifique que donne l’organisme à toute demande
qui lui est faite »
Hans Selyeh, 1930
11. Les conséquences du stress sur la santé
11
Les conséquences du stress chronique sur la santé
varient selon les prédispositions des individus
12. Le burn-out, c’est quoi?
12
Une première publication sur le burn-out par Herbert Freudenberger dès1974
La définition du burn-out de Christina Maslach et Susan Jackson (1981)
Le burn-out est une situation d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de réduction de
l’accomplissement personnel qui apparaît chez les individus impliqués professionnellement auprès d’autrui »
Toutes les définitions actuelles convergent sur un point : état d’épuisement professionnel (à la fois émotionnel,
physique et psychique) ressenti face à des situations de travail émotionnellement exigeantes
« Nous courons sans souci dans le précipice après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous
empêcher de le voir » Blaise Pascal
13. Le burn-out, un syndrome à 3 dimensions
13
BURN-OUT
Diminution de
l’accomplissement
personnel
Epuisement
émotionnel
Cynisme vis à vis
du travail
14. Ce que le burn-out n’est pas
14
Burn-out Maladie psychiatrique
Burn-out Dépression
- sphère professionnelle - tous les aspects de la vie
- processus de dégradation - état de l’individu
du rapport subjectif au
travail
Burn-out Fatigue chronique
- fatigue émotionnelle - fatigue générale
+ dépersonnalisation
+ perte d’accomplissement
au travail
Burn-out Addiction au travail
15. Les causes du burn-out
15
Les
facteurs
de RPS
liés au
travail
L’intensité
et le temps
de travail
Les exigences
émotionnelles
Le manque
d’autonomie
Les mauvais
rapports
sociaux et
relations de
travail
Les conflits de
valeur et la
qualité
empêchée
L’insécurité de la
situation de
travail
Une situation de travail dégradée
Les
caractéristiques
individuelles
Instabilité
émotionnelle
Caractère
consciencieux
Importance du
travail pour
l’individu
Engagement
dans le travail
Un individu
16. Trois pratiques
organisationnelles pathogènes
16
1. Un lien de subordination basé sur des pratiques relationnelles de pouvoir, d’intimidation ou des
pratiques d’isolement entrainant la séparation du sujet de son collectif de travail
2. Des règles disciplinaires basées sur une surveillance disproportionnée mettant le salarié en situation
de justification constante
3. Un pouvoir de direction et d’organisation basé sur des injonctions paradoxales
17. Des témoignages
17
Vidéo « J’ai mal au travail » de Jean-Michel CARRE / INRS
Lien vers une émission suisse sur l’épuisement professionnel
http://www.rts.ch/emissions/temps-present/sante/1767050-
malades-du-travail.html
18. Le portrait robot de la victime
du burn-out
18
Il/elle investit 100% de son temps dans son travail
Le travail fait entièrement partie de sa vie et participe à son équilibre
L’espace de travail est vécu comme un lieu de construction, un univers à conquérir, un édifice
personnel…
Pas de frontière entre personnel et professionnel
Trajectoire professionnelle ascendante
Exigeant envers la compétence des autres
19. Le système d’alerte
19
Augmentation
de la charge
de travail
• Augmentation de la charge
mentale
• Augmentation des déplacements
professionnels
• Diminution de la disponibilité aux
autres / Isolement
1ère alerte
• Impression d’être surchargé
• Impression d’être envahi
• Sentiment de doute quant aux
résultats à atteindre
• Culpabilité – Mauvaise
conscience - Irritabilité
2ème alerte
• Diminution du temps passé en
famille
• Repli sur soi – Doutes
• Mise en doute de ses
compétences
• Sentiments de perdre ses
capacités
• Volonté de reprendre le dessus
• Augmentation de la charge de
travail
L’arrêt de travail
20. Ecouter les signaux d’alarme
20
1. La première alarme : interne et subjective : informe l’individu sur son ressenti
2. La deuxième alerte : externe et factuelle : informe l’entreprise et les collègues qu’une personne ne
va pas pas bien (rarement entendue ou déni)
Ces deux alarmes devraient déclencher
- une alarme psychosociale (dysfonctionnement du salarié) : prise en charge par des spécialistes
du soin.
- une alarme socio-organisationnelle : dérives des conditions de travail : dysfonctionnements,
surcharge de travail. Peut s’arrêter avec ergonomes, consultants mais faible utilité en cas d’urgence
Au feu! Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer
comme sous l’action des flammes ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou
moins intacte » Rioux, 1996.
21. Les conséquences du burn-out
sur la santé
21
Sur le plan physique
Troubles du
sommeil
Fatigue
chronique
Tensions
musculaires
(douleurs dos,
nuques)
Prise ou perte de
poids
Maux de tête,
nausées,
vertiges
Sur le plan
émotionnel
Peurs mal
définies
Tensions
nerveuses
Humeur triste,
manque d’entrain
Irritabilité ou
hypersensibilité
Apathie
Sur le plan
comportemental
Repli sur soi
Comportement
agressif, violent
Manque
d’empathie
Ressentiment
Addictions
Sur le plan
cognitif/intellectuel
Diminution de la
concentration
Difficulté à
réaliser plusieurs
tâches à la fois
Difficultés à
décider
Erreurs, fautes,
oublis
Sur le plan
motivationnel
Désengagement
Baisse de
motivation
Doute sur ses
compétences
Dévalorisation
22. Un syndrome difficile à repérer
22
Tout d’abord par la personne qui en est victime : effet de surprise du burn-out et fulgurance du burn-
out :
c’est un moment de rupture pour la personne : pas préparée, ne comprend pas ce qui lui arrive « non, ce n’est
pas possible, pas moi ». Un jour, l’adaptation ne se fait plus : la personne est « débordée »
C’est très dur de - réaliser ce qui lui arrive et reconnaître que cela ne va pas
- décider de dire STOP et de s’arrêter (doutes sur soi et ses compétences)
- accepter la situation et de recevoir un conseil extérieur (experts de la santé au
travail dans l’entreprise et en dehors de l’entreprise, sphère privée)
Déni de l’entourage « lui, impossible, il semblait si bien gérer ». Souvent, l’entourage recherche la cause
source mais c’est multi-causal. De plus, l’arrêt de travail surprend, décontenance car survient de manière
brutale et imprévue.
23. Comment réagir face au burn-out ?
23
La prise en charge individuelle :
Aider le travailleur à reprendre pied : rétablir l’équilibre de l’individu
o Arrêt de travail (prise de recul)
o Récupération (repos, sport…)
o C’est le temps de la reconstruction et de la résilience
Après la phase d’arrêt maladie, préparer le retour à l’emploi
o Ménager un espace et un temps intermédiaire pour permettre à la personne de reconstruire « une identité professionnelle
bousculée »
o Sensibilisation de l’encadrement et des salariés, implication du CHSCT pour éviter une rechute
o Changement du cadre de travail, réflexion dans l’entreprise pour changer l’organisation du travail, les possibilités de
réorientation pour l’individu ou la redéfinition d’un nouveau projet professionnel (à co-construire)
o Un prérequis : - la formalisation et la transparence du dispositif d’accompagnement
- coopération RH, manager de la personne, médecin du travail
L’action sur l’environnement professionnel : confère Prévenir le burn-out
24. Un outil pour aider la reconstruction
24La reconstruction de l’identité professionnelle
25. Comment prévenir le burn-out ?
25
En agissant sur les facteurs de RPS et développant la QVT
Développer
la QVT
Informer et
former les
travailleurs
Veiller à la charge
de travail chacun
Garantir un
soutien social
solide
Donner des
marges de
manoeuvre
Assurer une
juste
reconnaissance
du travail
Discuter des
critères de
qualité du travail
26. Comment prévenir le burn-out ?
26
En dépistant
1. Les signaux collectifs :
les indicateurs liés au fonctionnement de l’entreprise ou de la structure :
o Temps de travail (absentéisme courte durée ou présentéisme)
o Mouvements du personnel (causes de départ, postes non pourvus)
o Activités de l’entreprise ou de la structure (détérioration qualité des produits)
o Relations sociales : actions conduites par le CHSCT, procédures judiciaires en cours, nombre de grèves…
les indicateurs liés à la santé et à la sécurité des travailleurs
o Activités du service de santé au travail (nombre de visites spontanées, inaptitudes,…)
o AT : fréquence et gravité des accidents du travail
o Maladies professionnelles : TMS…
o Pathologies diagnostiquées et prises en charge
2. Les signaux individuels : vigilance de l’employeur, de l’encadrement, des acteurs de la prévention, des STT :
questions relatives au vécu du travail / questionnaires type MBI/CBI)
27. Les signaux à repérer chez un collaborateur /
collègue
27
Agitation inhabituelle ou extrême
Inhibition inhabituelle importante
Agressivité
Angoisse persistante
Tristesse
Sentiment d’incompétence avec dévalorisation de soi
Isolement plus ou moins progressif
En résumé, toute rupture avec un comportement antérieur est à prendre en considération; si le salarié ne
s’exprime pas spontanément, il est nécessaire d’aller à sa rencontre et/ou le signaler à la médecine du travail.
28. Bibliographie
28
ANACT,INRS, Ministère du Travail. Guide d’aide à la prévention : le syndrome d’épuisement
professionnel ou burn-out. 2015.
Bataille, Sabine. Se reconstruire après un burn-out. Interéditions, 2013. 219 pages.
Guarnieri, Franck; Zawieja, Philippe. Dictionnaire des risques psychosociaux. Seuil, 2014. 883 pages.
Guarnieri, Franck; Zawieja, Philippe. L’épuisement professionnel, diagnostic, analyse, prévention.
Armand Colin, 2015. 240 pages.
Maslach, Christina; P.Leiter, Michaël. Burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. Les Arènes,
2011. 270 pages.
Epuisement émotionnel : manque d’énergie, sentiment d’être exténué par les exigences de son travail. Vidé nerveusement. Perte de l’entrain. Démotivation.
Dépersonnalisation : réponses détachées, indifférentes et cyniques (permet de répondre à effondrement motivation)
Réduction de l’accomplissement personnel : dévalorisation de son travail et de ses compétences, diminution de l’auto-efficacité
Epuisement émotionnel : érosion de l’engagement
Cynisme : érosion des sentiments
Erosion de l’adéquation entre le poste et le travailleur
Difficile d’identifier le démarrage : succession d’événements et enchevêtrements de faits : regard global et interactif
Marie Pezé : vécu traumatisant ayant à l’origine une dérive des pratiques managériales amenant à un risque fort d’exposition à l’épuisement professionnel
Surcharge de travail : - Dépend ce qui est prescrit
Adéquation objectifs/moyens
Facultés et outils du manager pour apprécier cette adéquation
Représentation partagée de ce qu’est la charge de travail : charge réelle et charge subjective : le vécu du travail
Les exigences émotionnelles : : contacts difficiles avec le public, violence verbales
Facteurs liés à l’environnement de travail : fortes exigences quantitatives, fortes exigences qualitatives, difficultés liés à la tâche
Facteurs liés à l’orga du travail : absence de contrôle sur la répartition des tâches, imprécision des missions, mauvaise communication, contradictions entre les exigences du poste, nouveaux modes d’organisation, instabilité des contrats, inadaptation des horaires de travail aux rythmes bio, à la vie sociale et familiale
Facteurs liés aux relations de travail : manque de soutien, absence de communication, management autoritaire, absence de reconnaissance
Facteurs liés à l’envt physique et technique : nuisances physiques au poste d etravail, mauvaise conception de slieux
Facteurs liés à l’évolution sociologique : techniques de comm à distance, individualisation d el’activité pro avec sur-responsabilisation
Premiers signes : perte d’énergie, abattement, irritation, agacement, colère puis indifférence, ennui, cynisme
Troubles physiques : signes avant-coureurs : rhume, mal de tête, de dos
Désorientation : l’individu n’arrive pas à se concentrer et se sent séparé de son environnement, présentésisme, désorientation inquiétante : jugement, mémoire, capacités cognitives, prise de décision
Estime de soi, faute grave
Deux temps de décompensation après la phase d’alerte :
phase 1 : névrose traumatique : angoisse, cogitations, cauchemars intrusifs, insomnie réactionnelle, fatigue, repli social, affectif et sexuel, atteintes psychiques, atteintes somatiques, désarroi identitaire
phase 2 : décompensation de la structure de la personnalité qui a lieu immédiatement ou à distancede l’événement : bouffées délirantes, désorganisation psychosomatique, paranoia, dépression grave
Un burn-out ne mène pas forcément à la dépression mais pourrait être un facteur déclenchant : en cas de burn-out, personne en situation de stress chronique dans 100% des cas
Différentes actions possibles :
Analyse des éléments de la situation de travail qui ont favorisé le burn-out
Temps partiel thérapeuthique
EDD autour du travail (pour éviter stigmatisation de la personne)
Dispositif de suivi (avec encadrement, élu CHSCT)
Secret médical et confidentialité
S’assurer de la bienveillance de l’environnement de travail
Différentes actions possibles :
Analyse des éléments de la situation de travail qui ont favorisé le burn-out
Temps partiel thérapeuthique
EDD autour du travail (pour éviter stigmatisation de la personne)
Dispositif de suivi (avec encadrement, élu CHSCT)
Secret médical et confidentialité
S’assurer de la bienveillance de l’environnement de travail
Exemples de questions :
Le salarié se plaint-il de manquer d’énergie pour accomplir son travail?
Fait-il part de problèmes de concentration, de manque de disponibilité mentale
Est-il facilement irritable?
Exprime-t-il du dénigrement à propos de son travail?
Dévalorise-t-il le travail qu’il accomplit?
Signes inhabituels de désinvestissement
Exemples de questions :
Le salarié se plaint-il de manquer d’énergie pour accomplir son travail?
Fait-il part de problèmes de concentration, de manque de disponibilité mentale
Est-il facilement irritable?
Exprime-t-il du dénigrement à propos de son travail?
Dévalorise-t-il le travail qu’il accomplit?
Signes inhabituels de désinvestissement
Exemples de questions :
Le salarié se plaint-il de manquer d’énergie pour accomplir son travail?
Fait-il part de problèmes de concentration, de manque de disponibilité mentale
Est-il facilement irritable?
Exprime-t-il du dénigrement à propos de son travail?
Dévalorise-t-il le travail qu’il accomplit?
Signes inhabituels de désinvestissement